Alexandr Babarikin : Images ou mirage…
Originaire de Biélorussie, le photographe Aleksandr Babarikin est aujourd’hui installé à New York.
Alors qu’il travaillait en tant qu’ingénieur, c’est en avril 2020 qu’il s’offre son tout premier boitier. Comme il aime à le dire, aucune raison rationnelle ne peut expliquer le fait qu’il se soit mis à la photographie si ce n’est qu’il aimait déjà shooter avec son téléphone et avait envie de s’exprimer différemment.
Inspiré par l’impressionnisme, Aleksandr Babarikin intègre à ses images de la couleur, de la lumière et de la texture pour évoquer des atmosphères particulières. Degas et Manet ont d’ailleurs eu un réel impact sur son approche artistique de la photographie. De leur coté, des photographes de renom tels Ernst Haas, Saul Leiter ou encore Jack Davison, lui ont permis d’appréhender la photographie en tant que forme d’art.
Ses images nébuleuses sont irrésistiblement oniriques et permettent aux spectateurs de s’y immerger et d’en faire leurs interprétations et d’imaginer leur propre univers. Tout s’y brouille et s’y confond, le résultat n’en est que plus poétique. Alexander a le gout du paradoxe et de l’abstraction. Son esthétique tout en nuances est particulière donnant à voir les choses telles qu’elles s’offrent à lui. Il compose avec le flou, l’instables et l’insaisissables pour mieux interroger notre rapport à l’autre et à ce qui nous entoure.
Si son travail est généralement intuitif et spontané, il peut également patienter durant des heures pour obtenir l’inattendu et capturer des moments candides et évocateurs.
On y retrouve d’un côté, quelque chose du passé avec une touche de nostalgie, de l’autre, quelque chose de plus fantastique et futuriste. Pour lui ce qui est à l’intérieur se retrouve à l’extérieur, son travail pourrait donc être une grande réflexion sur lui-même qu’il exprime au moyen de la photographie.
Instagram : wrapped.nil
Votre premier déclic photographique ?
Alexandr Babarikin : Le désir de posséder l’instant.
L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?
Alexandr Babarikin : Saul Leiter
L’image que vous auriez aimé prendre ?
Alexandr Babarikin : Je n’en ai pas pour le moment, mais je m’efforce toujours de reproduire la peinture en photographie, j’aimerais donc prendre des photos pittoresques de paysages naturels.
Celle qui vous a le plus ému ?
Alexandr Babarikin : Ce sera le tableau d’Arkhip Kuindzhi « Landscape. Steppe, 1890-1895 »
© Arkhip Kuindzhi
Et celle qui vous a mis en colère ?
Alexandr Babarikin : Il n’y en a pas.
Une image clé de votre panthéon personnel ?
Alexandr Babarikin : Celle-là…
© Alexandr Babarikin
Un souvenir photographique de votre enfance ?
Alexandr Babarikin : J’avais environ 4 ans, et je garde en mémoire les dunes de la mer Baltique sur l’isthme de Courlande, une plage laiteuse sans fin et des vagues géantes.
Selon vous, quelles sont les qualités nécessaires pour être un bon photographe ?
Alexandr Babarikin : Aimer la solitude.
Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Alexandr Babarikin : Je pense que tout fonctionne quand cela correspond plus ou moins aux formes de l’Art déco : symétriques, géométriques, épurées, souvent simples et agréables à l’œil.
La personne que vous aimeriez photographier ?
Alexandr Babarikin : Ma sœur.
Un livre de photos indispensable ?
Alexandr Babarikin : Tous les livres de Saul Leiter.
L’appareil photo de votre enfance ?
Alexandr Babarikin : Mes yeux 🙂 Je n’en avais pas.
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Alexandr Babarikin : Fujifilm x100v
Comment décririez-vous votre processus créatif ?
Alexandr Babarikin : Une recherche sans fin.
Un projet à venir qui vous tient à cœur ?
Alexandr Babarikin : Je ne fais pas vraiment de projets, tout est assez spontané, la photographie consiste à trouver quelque chose de bien caché, donc mon projet à venir consiste à révéler ce qui est bien caché.
Votre drogue préférée ?
Alexandr Babarikin : Le sucre 🙂 Je suis obsédé par les pâtisseries françaises.
La meilleure façon de déconnecter pour vous ?
Alexandr Babarikin : Me retrouver au milieu des prairies.
Quel est votre rapport à l’image ?
Alexandr Babarikin : L’incertitude. J’aime adopter une approche abstraite de la photographie, il n’y a pas de certitude, nous regardons l’image sans être sûrs de ce qu’elle représente et de la raison pour laquelle elle a été prise, cela vous permet en quelque sorte d’expérimenter et de voir quelque chose qui vous est propre dans cette image.
Comment décririez-vous votre personnalité ?
Alexandr Babarikin : Je crois que ma photographie peut mieux répondre à cette question.
Quelle est votre dernière folie ?
Alexandr Babarikin : Je n’arrive pas à me souvenir d’une seule folie, je commence à me trouver tellement ennuyeux hah.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Alexandr Babarikin : Celle-ci…
© Alexandr Babarikin
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Alexandr Babarikin : N’importe quel métier qui me limiterait à des frontières qui contrediraient ma créativité intérieure.
Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Alexandr Babarikin : Je ne pense pas en avoir, je fais de la photographie comme un hobby, donc pas d’extravagance.
Une question que je pourrais vous poser et qui vous agacerait ?
Alexandr Babarikin : « Un dernier mot ? » 🙂
La ville, le pays ou la culture que vous aimeriez découvrir ?
Alexandr Babarikin : Je ne suis jamais allé en Asie, alors l’Asie, ça a toujours quelque chose de mystérieux. J’aimerais visiter la Mongolie intérieure en Chine et les régions du thé vietnamien.
Quel est l’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Alexandr Babarikin : Les prairies et les steppes sans fin.
Votre plus grand regret ?
Alexandr Babarikin : aucun.
En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, TikTok ou twitter et pourquoi ?
Alexandr Babarikin : Instagram, je ne pense pas qu’il y ait une meilleure plateforme pour les photographes qu’IG.
Couleur ou N&B ?
Alexandr Babarikin : Couleur
Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Alexandr Babarikin : Lumière du jour
Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
Alexandr Babarikin : Celle où vous vous trouvez actuellement.
Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Alexandr Babarikin : Je ne voudrais pas violer les limites personnelles de Dieu, donc je ne le photographierai que s’il me le demandait.
Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Alexandr Babarikin : Mes amis les plus proches.
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Alexandr Babarikin : Je choisirais l’image suivante.
© Alexandr Babarikin
Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Alexandr Babarikin : La compassion.
Si vous deviez tout recommencer ?
Alexandr Babarikin : Je ne changerais rien, je n’aurais aucun regret.
Qu’aimeriez-vous que l’on dise de vous ?
Alexandr Babarikin : Que je suis inspirant.
La chose qu’il faut absolument savoir sur vous ?
Alexandr Babarikin : Je suis assez timide.
