En juin 2019, le San Francisco Museum of Modern Art (SFMoMA) publia la vidéo Robert Frank as a young artist [Le jeune artiste Robert Frank], tourné avec l’artiste en 2015. Décédé 4 ans plus tard, Robert Frank revient sur ses jeunes années, le besoin constant de photographier pour se faire un nom comme de témoigner de son pays d’accueil, de ses amitiés et influences liées à la Beat Generation, en pointant notamment le rôle prophétique d’Allen Ginsberg dans cette génération d’artistes.
Après avoir étudié la photographie en Suisse en 1941 et six années trimbalées de studio en studio, de commandes graphiques en campagne commerciale, Robert Frank émigre aux États-Unis en 1947. Alexey Brodovitch, directeur d’Harper’s Bazaar, l’engage pour faire des photographies de mode. Frank utilise un 35mm chez Leica, usage quelque peu extraordinaire pour l’époque. Il démissionne quelques mois après avoir intégré le journal et pendant cinq ans, de 1950 à 1955, il vit de commandes de Life, Look, Charme, Vogue. En 1956, il reçoit la bourse Guggenheim après avoir vu son dossier de candidature soutenu par Walker Evans. Celle-ci va lui permettre de réaliser The Americans [Les Américains, 1957]. Sa publication installe immédiatement l’ouvrage parmi les livres révolutionnaires de l’histoire de la photographie.
« Je vivrais parmi eux, et je serais influencé par cette attitude, cette volonté d’être accepté pour ce qu’ils étaient. Ne pas faire de compromis, c’était le mot, ne pas faire de compromis. Là d’où je viens, d’Europe, cela n’existait pas. Vous faisiez ce que vous deviez faire. Vous trouviez un endroit, vous vous marriez et c’était tout. Eux voulaient avoir une vie différente. Ils voulaient vivre dans cette culture, tout en étant différents. Et c’était un objectif possible et réalisable ici. Être ici tout en étant différent. »
Robert Frank est aujourd’hui représentée par la galerie Holden Luntz. Cette vidéo nous a été transmises dans le cadre de leur programme Meet our artists.