La photographie espagnole s’expose à Boulogne Billancourt à la VOZ’Galerie. Jusqu’au 31 juillet, plongez dans l’univers d’Alfonso Brezmes, Marga Garrido, Lola Guerrera et de Maria Platero. Ces 4 artistes métamorphosent l’environnement et transforment notre quotidien : un désert de sucre, un envol de cocottes en papier, une partie de cartes sur la lune… Avec cette exposition collective, la galerie vous invite à renouveler votre regard. L’occasion de découvrir ou redécouvrir cette jeune galerie qui fête actuellement son premier anniversaire.
La Lettre a rencontré Ivane Thieullent, directrice de la galerie.
Ericka Weidmann : La VOZ’Galerie a ouvert ses portes en juin 2011 à Boulogne Billancourt. Un grand espace de 190m2 sur deux niveaux. Rencontrez vous des problèmes suite à votre localisation qui est excentrée de la capitale ?
Ivane Thieullent :
L’installation de la VOZ’Galerie à Boulogne est bien la preuve que tout ne se passe pas à Paris ! Boulogne est une ville intimement liée à la photographie et à l’image et ce depuis toujours. Qu’ils s’agissent des mythiques studios de Boulogne où Pagnol et Renoir tournèrent nombre de leurs chefs d’œuvre, du musée Albert Kahn et de son exceptionnelle collection de 72 000 plaques autochromes ou aujourd’hui de très nombreuses agences de production et de publicité installées ici, il y a une vraie sensibilité photographique à Boulogne qui va de pair avec un dynamisme culturel fort. La ville ne manque pas d’attraits : huit galeries d’art contemporain, six musées, un patrimoine années 30 remarquable, et un projet structurant, dans le cadre de la Vallée de la culture, autour de l’île Seguin qui accueille ou accueillera entre autres le cirque Madona Bouglione. Le Cube pour un équipement d’art numérique ou la Fondation Cartier… Rien qu’à l’échelle de notre quartier, nous sommes déjà cinq galeries dans un périmètre de trois rues. Cela nous a amené à créer l’association « Carré sur Seine » pour prolonger cette dynamique culturelle en proposant différents évènements artistiques à nos membres : circuits de visites commentées, brunchs artistiques…
En face, vous avez une vraie demande culturelle, celle des parisiens qui viennent travailler à Boulogne, celle des habitants des Hauts-de-Seine et celle de nos collectionneurs. La galerie est proche de la porte de Saint-Cloud et bien desservie en transports en commun qu’il s’agisse du bus, du métro ou du vélib’. Nous avons un public qui vient autant de la banlieue ouest que de l’autre bout de Paris. Tout est une question de programmation. Quand les artistes intéressent, la situation géographique devient secondaire.
Nous avons créé l’association « Carré sur Seine » afin de mieux faire connaître cette effervescence artistique boulonnaise.
EW : Que recherchez-vous dans les travaux des photographes que vous exposez ? Quels sont vos critères de choix pour votre programmation ?
IT : Notre programmation se construit assez naturellement, avec les artistes que nous représentons et au fil des rencontres – comme c’est le cas pour notre exposition actuelle qui réunit quatre jeunes photographes espagnols. L’évènement suivant s’articulera autour du travail d’un pensionnaire de la Villa Médicis. Nous essayons d’alterner jeunes talents et photographes confirmés, exposition individuelle et collective avec en permanence une attention particulière à la singularité et la qualité de la démarche artistique de l’auteur. Les choix de la galerie restent toujours très éclectiques. Nous souhaitons privilégier la diversité des écritures photographiques
De même que je ne privilégie pas mes goûts personnels, je ne choisis pas une photo en pensant qu’elle va plaire à mon public. Une bonne photo n’est pas forcément une photo qui se vend bien et c’est là toute la difficulté de notre métier.
Lorsque je choisi un artiste, je mets ma sensibilité personnelle de coté pour tenter d’estimer en toute objectivité la pertinence artistique du travail. Je cherche à comprendre la démarche de l’artiste et comment elle s’inscrit dans son œuvre.
Une bonne photo résulte, je pense, d’une fragile alchimie entre l’imperceptible perfection et l’émotion palpable.
EW :
Pouvez vous nous dresser un bilan après un an d’activité ?
Le bilan de cette première année d’existence est très positif en terme d’image de marque et de notoriété. Les choses se sont amorcées, notre public augmente et évolue au fil de nos expositions, les retombées presse concernant notre programmation sont très positives. Notre espace est attractif et le bouche à oreille fonctionne bien. Les artistes que nous exposons sont satisfaits de notre collaboration. Nous sommes sur la bonne voie, malgré une conjoncture morose qui nous met en situation de défi pour demain.
EXPOSITION
« Lola, Marga, Maria, Alfonso et autres photographes espagnols »
Du 6 avril au 31 juillet 2012
VOZ’Galerie
41 rue de l’Est
92100 Boulogne-Billancourt
France
+33 (0)1 41 31 40 55
[email protected]
Entrée libre du mardi au samedi de 11h30 à 19h30