« La nudité est en général réservée à l’espace intime. Nous nous assurons que les rideaux soient tirés avant de nous déshabiller. Sur la plage, nous gigotons maladroitement derrière des serviettes pour protéger nos parties intimes et un dévoilement malencontreux peut nous causer une grande gêne. Nous gardons certaines parties de notre corps cachées à la vue, uniquement connues de nous-mêmes et de celui ou celle que nous aimons. Ce n’est pas qu’une question de peau. La nudité est un concept relié à un mode d’être, imprégné de paradoxe. Elle est liée à des notions d’intimité, de possession de soi, de légalité. Elle peut connoter l’innocence ou la sexualité, la pureté ou la dépravation. Elle peut signifier à la fois la puissance et la vulnérabilité, être utilisée pour se libérer ou pour humilier. On vient au monde sans aucune égratignure, la peau à vif et sans ornements. Durant toute l’enfance la nudité est considérée comme naturelle, tel un signe d’innocence et de pureté. Dès l’approche de l’adolescence, les choses deviennent bien plus compliquées. La nudité devient confinée à la sphère privée. On fait toujours attention à bien tirer le rideau de sa fenêtre avant de se déshabiller. Sur la plage, on gigote maladroitement sous la serviette pour conserver notre pudeur. Un coin qui glisse et l’on rougit à l’instant. Nos parties intimes restent cachées, sauf à nous-mêmes ou à la personne aimée. La nudité est autant un concept qu’un état d’esprit, plein de paradoxe. Elle est liée aux notions de vie privée, de maîtrise de soi et de juridiction. Elle peut suggérer l’innocence, la sexualité, la pureté ou la dépravation. Elle peut être un signe de pouvoir et de vulnérabilité, utilisée autant pour libérer que pour humilier.
Un membre de YBN explique : « J’ai été attiré par l’aspect égalitaire du naturisme. Ce serait intéressant de voir si les gens pourraient conserver leur statut social s’ils étaient débarrassés de leurs vêtements. Lorsqu’on est nu, une personne riche n’est pas différente d’une personne pauvre et une personne chic n’est pas plus différente de quelqu’un qui s’en tient qu’aux vêtements qu’elle possède. Lorsque j’ôte mes vêtements, je sens que la barrière entre moi et les autres disparaît et que je suis plus ouvert à la rencontre et à l’échange avec autrui, sans avoir le sentiment de cacher quoi que ce soit. »
Afin qu’ils comprennent bien mon projet et de gagner la confiance et le respect de personnes que j’ai photographié, j’ai trouvé essentiel de franchir cette barrière et de de photographier tout en étant moi aussi nue. C’est en me mettant dans une situation de vulnérabilité que j’ai pu tissé un lien de compréhension et d’égalité avec mes sujets. Ce projet porte sur de jeunes naturistes britanniques âgés de 17 à 30 ans. Je cherche à les capturer en tant qu’individus, pas seulement comme naturistes. »
Laura Pannack
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