Larry Fink vient de sortir un nouveau livre The Beats. En voici quelques photos et le texte qu’il a tenu à écrire.
Le groupe dépeint ici, même s’il n’obéissait à aucune véritable hiérarchie, se regroupait autour de la figure anarchiste et magnétique de son principal protagoniste, Turk le Clair. Turk avait pour credo : « Si tu ne veux rien, tu obtiens tout. » Je voulais un peu plus que cela, alors au fil des ans j’ai bâti un CV où l’on peut lire : « Professeur à l’université de Yale, professeur de photographie au Bard College, et lauréat de la bourse Guggenheim ». Turk devint un mythe de l’underground, un héros inébranlable du Zen, de la poésie du pur désir. Il a laissé derrière lui des enfants et des peintures, ainsi que l’idée enthousiasmante qu’il est possible de vivre une vie nourrie d’improvisations et de frénésie créatrice.
Moi, d’un autre côté, je suis entré dans le monde de manière plus agressive, mais aussi par le biais de l’improvisation et de la frénésie créatrice. J’ai gravi tous les échelons, travaillé pour Vanity Fair, publié neuf livres, et ce n’est pas terminé. J’ai enseigné avec espoir, verve et confiance pendant 52 ans, et je me suis retrouvé, par intemittences, sur la liste des gens capables d’offrir au public des moments de contemplation silencieuse. Mais Turk et moi avions un point commun : celui d’être des outsiders. C’est très clair en ce qui le concerne, moins évident pour moi, mais croyez-moi, ma vie a été un mélange étonnant d’amour et d’ironie.
Lire la version complète dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.