Le 29 juin, Bruxelles rivalisera avec la belle architecture du Musée de la photo de Charleroi, et le dynamisme du Fomu d’Anvers, le temps d’une soirée unique : 100 photographes belges, 100 boîtes en bois identiques, placées à même le sol. Ce soir-là, chaque visiteur choisira au hasard une boîte, et autant d’autres ensuite, pour découvrir les images installées dans leur écrin de bois par chacun des photographes.
Chaque photographe se sera approprié une boîte pour y déposer ses images, parfois accompagnées de textes, épreuves, photocopies, dessins, ou autres objets en lien avec son travail. Parfois il aura juste placé les images, mystérieuses et muettes dans leur coffret de bois brut de 16 sur 25 cm.
« Je n’ai donné aucune autre consigne que celle d’imaginer une boîte intime qui sera fouillée par des mains inconnues. Certains ont juste joué avec les formats sans joindre d’explication, d’autres ont vraiment customisé leur boîte. C’est en quelque sorte un clin d’œil à ces boîtes que l’on trouve au marché aux puces avec des images anciennes de formats et origines différents », explique Vincen Beeckman, initiateur et organisateur de la performance. « Puisque nous n’avons pas de murs blancs, ni de personnel de gardiennage et encore moins de budget pour de grandes expos, nous devons nous décarcasser pour créer l’événement, comme par exemple les projections présentées par les photographes lors des soirées intitulées Extra Fort. Cette année, avec humour, aidés par les recettes de nos événements et les soutiens de la programmation de Recyclart, nous avons organisé la performance d’une installation dans des boîtes en guise de musée de la photographie, puisque Bruxelles en est dépourvu ».
Si l’affiche est aussi prometteuse que variée, avec notamment Bieke Depoorter, Nick Hannes, Sébastien Van Malleghem, David Widart, Thomas Van Den Driessche, Marie Sordat, Léonard Pongo, Zaza Bertrand ou Marc Wendelski et 91 autres, l’installation ne prétend nullement représenter la photographie belge. « Ce sont juste des êtres humains, passionnés et tous différents qui viennent des trois communautés – Flamands, Wallons, Bruxellois », explique Vincen Beeckman.
Ils sont donc photoreporters, artistes plasticiens, ou concepteurs, jeunes ou bien âgés, reconnus ou inconnus. Il y a quelques photographes de l’agence Magnum, mais aussi des débutants qui ont déjà un regard bien posé sur le monde, ou d’autres qui se sont lancés tardivement.
Certains d’entre eux ont déjà présenté leur travail aux projections Extra Fort, elles aussi programmées par Vincen Beeckman. Membre de l’ancien collectif BlowUp, ce photographe documentaire engagé utilise la photographie pour tisser un lien entre les mondes qui l’entourent et multiplier les expérimentations socio-artistiques. S’il n’est pas à l’affiche du musée, il expose, en revanche, son travail sur les demandeurs d’asile à la Fondation A. Stiching, à Bruxelles.