Écrit par Maïlys Derville
À l’époque considérée comme un marché de niche, la photographie de mode est aujourd’hui considérée comme un art à part entière, reconnu à l’international.
Genre photographique consacré aux vêtements et au style vestimentaire, l’histoire de la photographie de mode est inextricablement liée à celle de la presse féminine. Si les premiers clichés de mode apparaissent officiellement au XIXe siècle, à l’époque, les affiches publicitaires et revues spécialisées — à l’instar de Vogue — leur préfèrent encore les illustrations de mode. Ce n’est en effet qu’à partir du XXe siècle, que les esquisses laissent progressivement place à la photographie de mode dans les magazines spécialisés. Le plus souvent, les images mettent en avant des pièces de haute-couture ou du prêt-à-porter. Deux tendances se dessinent alors : d’un côté, le portrait réalisé en studio, et de l’autre, la photo prise en extérieur, dans la rue ou des lieux de passage (restaurants, clubs, etc.).
À partir des années 1950, plusieurs photographes de mode commencent à se faire un nom, comme Richard Avedon, Guy Bourdin ou Douglas Kirkland, rapidement rejoints par d’autres : Sarah Moon, Ormond Gigli, Jean-Daniel Lorieux….
Un essor tel, que la photographie de mode prend dans les années 1970-1980, une autre tournure. Désormais, sa vocation n’est plus uniquement commerciale. Les photographes de mode, à l’instar d’Helmut Newton, ancrent le genre dans une démarche artistique assumée, cherchant à rendre compte d’une atmosphère et d’une réelle esthétique.
Progressivement hissée au rang d’œuvre d’art, la photographie de mode fait son entrée dans les musées et galeries d’art contemporain : Guy Bourdin au Jeu de Paume, Sarah Moon au musée d’Art moderne de Paris, Peter Lindbergh et Richard Avedon chez Gagosian, Irving Penn chez Thaddaeus Ropac… Un engouement qui gagne également les salles de vente, où les prix s’envolent. Parmi les transactions qui ont fait du bruit, la couverture iconique de Vogue mettant en scène le mannequin Jean Patchett vendue 481 000 dollars chez Christie’s en 2011 (contre 28 000 dollars en 1999), la photographie de Peter Lindbergh regroupant 8 Supermodels pour Vogue vendue 187 500 euros chez Christie’s en 2019, ou encore, chez Christie’s toujours, le cliché « Dovima et les éléphants » de Richard Avedon vendu 1,8 million de dollars en 2020. Un record. Les mannequins deviennent un prérequis dans la composition d’une photographie de mode, augmentant considérablement leur valeur.
Parmi les grands noms de la photographie de mode, Ormond Gigli, Douglas Kirkland et Jean-Daniel Lorieux, représentés par la Galerie GADCOLLECTION, une des meilleures galeries de photographie en Europe, et réputés tous trois pour leur style affirmé, qui deviendra au fil du temps une véritable signature.
Photographe français, Jean-Daniel Lorieux a travaillé au Studio Harcourt avant de devenir Lorieux indépendant. Collaborant avec les plus grands magazines de mode, Jean-Daniel Lorieux est connu pour ses photos solaires aux couleurs très contrastées. Des mises en scène glamour et décalées des grands noms de la mode — Stéphanie Seymour, Claudia Schieffer, Linda Evangelista, Carla Bruni, Karen Mulder… — sur les plus belles plages de la planète : Bahamas, Seychelles, Maldives…
Ormond Gigli est un photographe américain disparu en 2019, à l’âge de 94 ans. Diplômé de la School of Modern Photography, sa carrière décolle en 1952, lorsqu’un éditeur de LIFE l’engage pour réaliser une série de portraits en remplacement de Robert Capa. Couvrant les défilés de mode parisiens, Ormond Gigli se fait mondialement connaître grâce à une mise en scène étudiée et un style intemporel. Auteur de l’une des photographies de mode les plus célèbres au monde — Girls in the Windows, New-York, 1960 and Other Stories — il laisse un héritage photographique hors norme.
Photographe canadien, Douglas Kirkland fait ses débuts en tant qu’assistant d’Irving Penn avant de travailler au sein de la rédaction de LOOK magazine. En 1961, il photographie Elizabeth Taylor, puis Marilyn Monroe, ce qui propulse sa carrière en tant que photographe de mode. Immortalisant aussi bien les mannequins que les vedettes hollywoodiennes, Douglas Kirkland aime travailler en studio et sur les plateaux de tournage, avec toujours pour fil rouge, des portraits à l’atmosphère intimiste et à l’émotion brute.
Maïlys Derville
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