Il était une fois… Tous les contes de fées commencent ainsi, le festival de la Gacilly aussi : il transforme un petit village breton à la frontière de la forêt de Brocéliande en une immense exposition photographique de 300 images en plein air, ouverte jour et nuit pendant quatre mois.
A l’origine du conte de fées, il y a une recette de grand-mère : une crème à base de plantes qui soigne les hémorroïdes. Un garçon du village nommé Yves la commercialise. Cela deviendra la saga Rocher. L’homme était profondément sensible aux rapports entre l’homme et l’environnement. Yves transmettra à Jacques, son fils, ses convictions, et ce dernier créa, il y a onze ans, le festival. La Gacilly ressemble à une fête de village, une fête votive, un film mis en scène par Jacques Tati ou Jean Renoir. Les villageois semblent s’y impliquer plus que partout ailleurs et tout au long des 20 expositions s’égaillent familles et enfants.
Cette année — anniversaire du débarquement oblige —, le pays invité est les Etats-Unis. Voir ici le texte de Cyril Drouhet, directeur artistique du festival et directeur de la photographie du Figaro Magazine. Il n’y a pas de surprise, mais les images sont bien choisies et surtout formidablement scénographiées par Florence Drouhet, sa femme. L’exposition de Nick Brand notamment, qui se déroule dans la galerie du labyrinthe végétal, est une pure merveille. Il est rassurant de découvrir qu’enfin quelqu’un ne conçoit plus une exposition comme un amoncellement de bouts de carton accumulés les uns après les autres mais comme une véritable création originale. Au fil des ans, il y eut bien sûr des fêtes. Il y eut la plantation par chaque photographe présent de son arbre sur la propriété des Rocher. Il y en a maintenant près d’une centaine.
En l’honneur de John Morris, on sortit trois jeeps, des camions militaires et une Cadillac de 1944. Il y eut de la musique. Il y eut des discours naturellement trop longs. Un seul point noir, la nourriture du Végétarium — restaurant officiel du festival. Elle est exécrable. Fuyez-là, traversez le petit pont, tournez à droite et allez aux Enfants Gat’thés. La qualité des plats est formidable, le prix raisonnable, leur pinot noir délicieux.
Bref, ce festival est parfait, son inauguration était une fête, un week-end à la campagne. Il ne manquait que le déjeuner sur l’herbe.
FESTIVAL
La Gacilly 2014
Du 31 mai au 30 septembre 2014
rue des Graveurs
56204 La Gacilly
France
