La BnF explore pour la première fois les liens particuliers qui unissent l’artiste Richard Avedon à la France. Célébré dès ses débuts pour ses photographies de mode, Avedon a développé au long de sa vie une œuvre exceptionnelle, jalonnée de rencontres en France, qui ont fortement influencé son travail. L’exposition rassemble près de 200 pièces, choisies pour raconter une histoire : celle de l’attachement profond pour la France de l’un des plus grands photographes américains de la seconde moitié du XXe siècle.
L’image photographique chez Avedon s’est constamment enrichie et renouvelée par et pour d’autres formes : le texte, le livre, le magazine, le cinéma, la danse… Cette réinvention permanente est particulièrement perceptible dans son travail réalisé en France. Des années 1940, quand il vient photographier les collections de mode à Paris pour le magazine Harper’s Bazaar, à son séjour en 1968 pour travailler à l’édition d’une monographie de Jacques Henri Lartigue, jusqu’à sa collaboration avec Nicole Wisniak pour Egoïste à partir de 1985, chaque rencontre française amène Avedon à se réinventer et à développer une pratique hybride de la photographie. La France d’Avedon se découvre à la BnF en quatre temps qui témoignent de la richesse de son œuvre. Elle se raconte au travers de nombreux portraits de personnalités saisies par l’objectif de l’artiste, mais également autour d’un film, d’un livre et d’un magazine.
Des portraits
Jean Cocteau, Coco Chanel, Catherine Deneuve, Jeanne Moreau, Yannick Noah, Isabelle Adjani, Yves Montand, Simone Signoret… autant de personnalités et d’icônes qui témoignent de l’attachement de l’artiste à la culture française comme de son œuvre exceptionnelle développée autour du portrait pendant près de cinquante ans.
Un film : Funny Face
En 1956, Richard Avedon est « consultant visuel » dans Funny Face (Drôle de frimousse) réalisé par Stanley Donen. Le film, tourné principalement en France, s’inspire de la carrière d’Avedon en tant que photographe de mode à Paris. Sont exposées pour la première fois les photographies réalisées par Avedon pour le film lors de la fameuse séance de mode, plongeant ainsi le visiteur dans un Paris fantasmé des années 1950. En parallèle, le public peut contempler un modèle de Vistavision ainsi qu’un photomaton, comme celui dans lequel Avedon a fait poser Hepburn, son époux Mel Ferrer et Truman Capote, affirmant ainsi que l’œil importe plus en photographie que la maîtrise technique.
Un livre : Diary of a Century
En 1968, Richard Avedon vient à Paris travailler à l’édition de Diary of a Century, une monographie de photographies de Lartigue conçue par Avedon, qui contribua à faire connaître l’artiste français dans le monde entier. En véritable « metteur en page » et « découvreur » des images de Lartigue, Avedon réussit à inscrire l’œuvre du photographe dans l’histoire du XXe siècle, bien au-delà de la seule période de la Belle Epoque.
Un magazine : Egoïste
Avedon collabore de nombreuses années avec le magazine français Egoïste, dédié aux arts, la littérature, la performance, le théâtre et la danse, mêlant reportage, publicités, portraits et photographies de mode dans une mise en page d’une grande élégance…
L’exposition qui dessine La France d’Avedon suit ainsi les courbes du parcours exceptionnel du photographe à travers la culture française : d’un Paris fantasmé dans Funny Face, l’histoire bascule à la Belle Epoque « relookée » dans Diary of a Century, pour s’achever en 1991 dans Egoïste, avec le Bal Volpi à Venise, une série photographique qui met en scène le déclin du « vieux monde » proustien.
La France d’Avedon : Vieux monde, New Look
Du 18 octobre 2016 au 26 février 2017
Bibliothèque nationale François-Mitterrand
Quai François Mauriac
75013 Paris
Livre-Catalogue de l’exposition, en français et en anglais Editions de la BnF
Prix : 59 euros