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La Chronique Instagram de Jean-Marie Périer

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On me demande souvent pourquoi je publie les pensées de mon grand-père, d’abord je l’aimais beaucoup, il était cultivé et je rêvais de lui ressembler. Il faisait partie de ceux qu’on nommait les « boulevardiers » au début du 20eme siècle avec Tristan Bernard.

Après sa mort mon téléphone sonne et un éditeur nommé Jean-Paul Caracalla me donne rendez-vous aux café des 2 Magots.

« J’étais un des plus anciens amis de votre grand-père, et avant de mourir il m’a laissé ceci pour vous. » m’annonce t-il en me tendant un épais dossier rempli de feuilles libres écrites à la main. Il s’agissait des brouillons du livre qu’il n’avait pu finir. Ses phrases jetées à la va-vite représentaient les vestiges de ses dernières pensées. C’est pourquoi j’aime les publier afin de faire connaître aux gens l’esprit singulier qui fut le sien.

J’ai encore en mémoire notre dernier déjeuner. C’était en compagnie de son vieil ami le champion de boxe Georges Carpentier. Je ne me souviens plus vraiment (hélas) de la conversation, en revanche la suite reste gravée pour toujours.

Après la fin des agapes Carpentier nous invita à prendre un café chez lui à côté du restaurant. Dans le hall il y avait un ascenseur pour deux personnes. Comme je leur tenais la porte :« Montez montez, moi je vais à pied !» me lança-t-il en se précipitant dans l’escalier.

Dans l’ascenseur avec mon grand-père je m’apprêtais à appuyer sur bouton du sixième étage, lorsqu’il m’attrapa le bras : « Attends un peu, me dit-il, laisse-lui le plaisir d’arriver avant nous. »

Élégances d’un autre temps…

Jean-Marie Périer

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