Jacqueline Salmon a une exposition rétrospective à la Bibliothèque de Lyon Part-Dieu jusqu’au 15 mai 2021.
« Loin des séries à consonance politiques qui ont beaucoup été montrées à la galerie Michèle Chomette, J’ai préféré choisir pour L’œil de la photographie, des photographies qui bien que prises dans le monde réel, s’en évadent, et portent à l’imaginaire.
La vallée de la Maulde ou l’envers de l’eau. 1995 Le lac artificiel de Vassivière a été vidé, découvrant le paysage qu’il avait englouti. Le regard se perd dans la mémoire et les lointains de la peinture renaissante : une rivière serpente, un petit pont raconte l’histoire des hommes dans le paysage, des collines modulent l’espace, l’adoucissent. On est face à un répertoire, à un vocabulaire dont on ne maîtrise pas le sens, face à l’évidence de l’adéquation du lieu à la figuration d’un monde mental.
Le temps qu’il fait / le temps qu’il est. 2009-2010 Il y avait à Evreux une antenne de Météo-France, et un programme de la ville pour l’insertion des immigrés sans papiers. J’ai décidé de faire leurs portraits et de les regarder comme des princes. Ce n‘est qu’ensuite en regardant les tirages, que j’ai vu avec émotion qu’ils étaient semblables aux modèles que Piero della Francesca avait peints à la renaissance.
Cartes des vents. 2009 – 2016 De la même manière que les immigrés traçaient des parcours griffant la planète, les vents, les nuages surplombaient la ville dans un flux incessant que les météorologues relevaient d’heure en heure. C’est avec eux que j’ai appris à lire et a dessiner les cartes des vents.
Miroirs de Venise. 2009 J’avais eu le désir de photographier la surface des miroirs du XVIIIe dont le tain au mercure s’était lentement dégradé avec le temps et l’humidité. Je les avais imaginés alors dans mes photographies, comme de grandes surfaces au gris changeant et ne réverbérant la lumière que par endroit.
Lorsque j’ai voulu réaliser ce projet qui avait pris la forme d’un rêve, alors que j’étais à la recherche d’une représentation du temps, j’ai su que je ne pourrai pas échapper au reflet des lieux. J’ai soudain vu dans ces miroirs et leur reflet une manière de représenter la ville de Venise dans toute l’épaisseur de son histoire, figée dans un rêve qui la dépasse et qui l’éternise. »
Jacqueline Salmon
La Bibliothèque abîme et miroir
Exposition rétrospective à la Bibliothèque de Lyon Part-Dieu jusqu’au 15 mai 2021
Visite virtuelle et site dédié
https://www.bm-lyon.fr/expositions-en-ligne/jacqueline-salmon-a-la-bibliotheque
Futurs antérieurs 480 pages
40 années de photographie introduites par un texte de Georges Didi- Huberman
Sortie fin mai, actuellement en souscription éditions Loco http://editionsloco.com/Futurs-anterieurs
