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Kenro Izu et sa lumière éternelle

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Eternal Light est une série de photographies par Kenro Izu. Exposée à la Howard Greenberg Gallery de New York, elle rayonne de toute la spiritualité indienne, d’un mysticisme pétri de traditions, festivals et rituels, dans une séquence de portraits et paysages pris entre 2013 et 2015. Après un premier voyage en Inde il y a vingt ans, Kenro Izu y est fréquemment retourné, trouvant une inspiration particulière au sein de deux villes saintes, Varanasi et Allahabad. Baptisée d’un nom qui signifie « cité de lumière », Varanasi est considérée comme la capitale spirituelle de l’Inde, lieu de pèlerinage et, pour les Hindouistes, la dernière destination pour ceux qui aspirent à la crémation sur les rives du Gange. La cité sainte d’Allahabad est baignée par trois fleuves, le Gange, la Yamuna et la Sarasvati. Leur point de confluence, appelé Triveni Sangam, est sacré : qui s’y baigne se voit lavé de ses péchés.

Izu se plonge dans la culture indienne en 1996, à l’occasion d’une invitation pour le moins inhabituelle : une famille de Varanasi lui propose de venir observer la crémation d’un proche, du début à la fin. La cérémonie de trois heures trente a lieu au bord du Gange. Le corps est recouvert de tissu et orné de fleurs. À la fin, les cendres sont balayées dans le fleuve et il n’en reste rien. « C’était incroyable. J’ai trouvé les attitudes des membres de la famille très intéressantes. Personne ne pleurait. On plaisantait, on riait. C’était à l’opposé de ma culture », note Izu, qui est né au Japon et s’est installé à New York en 1970.

Avec sa série Eternal Light, Izu capte les joies et les souffrances personnelles liées à la mort et à la vie dans l’au-delà. Souvent prises sur fond du Gange ou de la Yamuna, ses images paraissent transcender les préoccupations terrestres. Un brouillard épais enveloppe fréquemment ses sujets, tandis que les membres d’une famille pleurent une vie, et des nuages d’oiseaux survolent le fleuve. Dans la ville de Vrindavan, il a travaillé parmi les milliers de temples dédiés à Krishna, pour trouver des points de vue totalement inattendus, au détour d’une allée par exemple, où une grille majestueuse peut mener à un pauvre foyer pour les miséreux.

Particulièrement sensible aux états d’âme de ses sujets, Izu rencontre d’innombrables veuves à Vrindavan, ville connue pour les accueillir – car à la mort de leur époux, elles sont chassées de leur familles, le principe étant qu’une veuve est maudite de survivre à son mari.

Ému par le destin des enfants accueillis dans un orphelinat, il écrit dans son nouvel ouvrage intitulé Eternal Light et publié par Steidl : « dans leurs yeux, j’ai décerné une vivacité et un éclat qui me semblent provenir de la lumière éternelle qui brille en eux. » Il remarque également un enfant vêtu d’une pièce de tissu blanc et qui, « à la tombée de la nuit, rayonne d’une clarté subtile ». Il conclut ainsi : « je me suis rendu dans nombre de pays comme en pèlerinage, en usant de mon appareil pour trouver ma Lumière éternelle. C’est comme si les dieux hindous m’avaient suggéré de réfléchir à la question suivante : quelle est la véritable destination des humains, dans cette vie et dans la suivante ? »

 

Kenro Izu, Eternal Light
26 octobre – 9 décembre 2017
Howard Greenberg Gallery
41 E 57th St
New York, NY 10022
USA

http://www.howardgreenberg.com/

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