Dans son premier livre, Timothy Eastman nous présente des portraits et des interviews de personnes appelées workampers « salariés itinérants « , des personnes pour qui la forme la plus prometteuse du rêve américain est une vie vécue sur la route. Les workampers sont des personnes qui vivent généralement dans un camping-car ou une camionnette, se déplaçant entre des emplois temporaires et saisonniers. Souvent, ce sont des gens qui avaient vécu une vie plus traditionnelle mais qui avaient de la peine à s’en sortir. Certains se considèrent comme des rebelles et des aventuriers qui ont résisté au système et trouvé un moyen de vivre selon leurs propres termes. Mais le workamping se caractérise aussi par la précarité financière.
Les soins de santé ne sont pas disponibles ou ne sont pas fiables, et la sécurité est une préoccupation, en particulier pour ceux qui voyagent seuls. Le prochain emploi n’est pas garanti et la plupart sont mal payés. Amazon est le plus grand employeur, embauchant de l’aide dans ses entrepôts pendant les périodes les plus chargées de l’année.
D’après le texte de Timothy Eastman :
L’idée de ce travail est d’abord venue de la lecture du livre Nomadland de Jessica Bruder. Elle décrit une Amérique dont j’ignorais l’existence, celle composée de voyageurs. J’étais fasciné par l’émergence de ce mode de vie comme quelque chose qui, s’il n’était pas encore très courant, semblait gagner en popularité.
Les workampers que j’ai photographiés et interviewés avaient une grande variété d’attitudes face à leur situation. Certains se sont dépeints comme des rebelles et des aventuriers, des gens qui avaient résisté au système et trouvé un moyen de vivre selon leurs propres termes. Certains considéraient leur style de vie comme une décision pragmatique, un moyen de réduire le stress et les dépenses quotidiennes. D’autres encore ont dit qu’ils avaient lutté contre les sentiments de honte, se demandant s’ils vivaient quelque chose qui s’apparentait à l’itinérance. La plupart n’ont pas tardé à souligner les avantages du mode de vie, citant des avantages comme un sentiment de liberté et une libération des nombreux enchevêtrements financiers et sociaux qui leurs pesaient autrefois.
Une crainte commune était que je peindrais la vie de workamper sous un jour négatif. Ils ont cité la couverture médiatique passée qu’ils estimaient injustement biaisée.
Ils se sont plaints que le public avait eu l’impression que le workamping est une vie à laquelle on n’est contraint que par des circonstances malheureuses. Cette question de libre arbitre a été un sujet de discussion fréquemment soulevé. La plupart ont insisté sur le fait que le workamping était une vie qu’ils avaient choisie par opportunité plutôt que par nécessité.
J’ai terminé le travail de ce livre lors d’une série de voyages en 2017-2019.
Les personnes présentées ici viennent d’horizons et de croyances très variés. Ce qu’ils ont en commun, c’est qu’ils m’ont laissé entrer chez eux et qu’ils étaient parmi les personnes les plus gentilles et les plus accueillantes que j’aie jamais rencontrées. C’était un privilège d’avoir pu avoir un aperçu de leur vie.
Timothy Eastman est un photographe vivant actuellement à Brooklyn, NY. Il a fréquenté la School of Visual Arts de New York où il a obtenu une maîtrise en photographie, vidéo et médias connexes.
Aussi sur le sujet :
Le film Nomadland, basé sur le livre de 2017 Nomadland: Surviving America in the Twenty-First Century de Jessica Bruder, réalisé par Chloé Zhao et avec Frances McDormand, a remporté trois Oscars en 2021.
Timothy Eastman : All the Past We Leave Behind – America’s New Nomads
Edité par Kehrer Verlag
Texte de Timothy Eastman
Conçu par Kehrer Design (Lisa Drechsel) Couverture rigide en demi-toile
20 x 24 cm
96 pages
ISBN 978-3-96900-092-2
39,90 euros / 56,00 $ US
www.kehrerverlag.com