Rechercher un article

Katrien De Blauwer, Double: finesse et cinéma

Preview

Les collages de l’artiste belge Katrien De Blauwer flirtent avec la mode, la danse, le cinéma et la photographie. On la surnomme parfois « la photographe sans appareil ». D’autres qualifient son œuvre de « post-photographique ». En utilisant des illustrations de magazines des années 1920 à 1960, elle travaille sur le souvenir. Telle une photographe, elle retaille ou recadre les images, et les assemble ou les colle des bandes monochromes provenant des mêmes magazines. Spontané, le procédé s’apparente aux méthodes du peintre, et l’artiste explore différentes palettes – membres, natures mortes, tonalités sombres, couleurs… Appliquant avec parcimonie les matières âgées et usées, elle crée des pièces précieuses et fragiles, des œuvres d’art d’une étonnante ouverture et d’un attrait singulier.

Katrien De Blauwer maîtrise sans conteste l’art de la composition, du contraste et de l’atmosphère. La série Double affiche une sélection de travaux récents (2017-2018), qui comportent de plus en plus fréquemment une seule image par collage. Entre l’intensité des Red Scenes et la sensualité des Blue Scenes, nous découvrons un univers subtil nuancé de gris, délicatement parsemé de touches colorées. Avec Red Scenes (20) et pour la première fois, l’artiste transcende matériellement les limites du petit format qu’elle privilégiait auparavant.

Le spectateur pénètre dans une atmosphère tout à la fois sensuelle, ambiguë et épurée, évocatrice du film noir ou de la Nouvelle Vague. L’héritage photographique et cinématographique de Katrien De Blauwer est indiscutable, et nombre de ses titres récurrents, tels que Jump Cuts [coupe sèche, raccord syncopé] ou Dark Scenes, [scènes sombres] Font clairement allusion à la terminologie filmique. De même, le titre de l’exposition, Double, évoque les doublures de cinéma, qui jouent les scènes dangereuses ou à caractère sexuel. Les sujets de la série sont les doublures de femmes élégantes, surprises en plein mouvement, en train d’effectuer une action invisible, de guetter ou de désirer quelque chose dont on les a littéralement coupées. Ciseaux et tube de colle en main, Katrien De Blauwer nous maintient dans l’ignorance de ce qui se passe exactement. Les images « incomplètes » sont organisées de façon à composer, le temps de l’exposition, un scénario de film (im)possible.

 

 

Katrien De Blauwer, Double
9 février – 7 avril 2018
Gallery FIFTY ONE
Zirkstraat 20
2000 Anvers
Belgique

www.gallery51.com

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android