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Karine Laval –Mise en abyme

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Avec sa nouvelle exposition Mise en Abyme, Karine Laval revisite l’élément architectural qui la passionne et l’intrigue : la piscine. Cette fois ci, elle en approche un peu plus le bord pour dépeindre un monde qui interroge entre réel et imaginaire.

C’est une histoire d’eau. Qu’elle soit salée, douce ou chlorée, Karine Laval s’y sent à l’aise. Observer l’océan, c’est poser son regard sur une forme de l’élément qui ne reste que peu maîtrisée par l’homme. En le déviant vers la piscine, matérialisation du désir humain de domination, la photographe française explore le mariage forcé du naturel avec l’artificiel et s’intéresse à nos comportements face à cette union.

Et ce, dès The Pool, son premier travail débuté en 2002 à Barcelone et inspiré par la série de toiles des Swimming Pool de David Hockney L’approche est alors plus humaniste. Dans ces espaces publics, les corps émergent, sautent, jouent et semblent utiliser l’eau comme source de bien-être. Tout s’exprime en surface. Sept années plus tard, Karine Laval reprend son Rolleiflex et part immortaliser les piscines privées de Los Angeles, Porto Rico, New York ou de la République Dominicaine. Mise en Abyme est plus noire, ambigüe et contrastée. Pour autant, la série est physiquement plus proche de l’élément aquatique. On y découvre des clichés accentuant les couleurs froides et chaudes, la transparence, les reflets d’arbres ou d’objets et les ombres humaines. Presque mystique. Surtout, l’homme, quand il est présent, ne paraît plus hégémonique. « Il y a une nouvelle profondeur dans mon travail, illustre-t-elle. Grâce aux couleurs, c’est l’extase, mais la personne est en chute libre, quasi en situation de noyade. Je voulais que le spectateur se perde un peu dans un paysage aux tracés flous. Cela reflète la maturité que j’ai acquise. »

Avant de se laisser guider par la surface et les profondeurs des bassins, Karine Laval a découvert sa passion pour l’eau grâce à ses nombreux voyages, de la piscine municipale d’Annecy jusqu’aux plages des Caraïbes. La photographie viendra plus tard, lorsque le 11 septembre 2001, elle saisit son Canon et ses rollers et part documenter l’évènement qui se révèlera être son déclic. Depuis, elle vit à New York et ne peut s’en détacher. Moins pour l’énergie et les opportunités, comme certains. Karine Laval aime la mégapole pour sa proximité avec l’océan et simplement parce « qu’on s’échappe facilement. »
Jonas Cuenin

Jusqu’au 19 mars
Bonni Benrubi Gallery
41 East 57th Street 13th Floor,
New York, NY 10022

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