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Joëlle Dewinter : La joyeuse impétuosité de la jeunesse ou L’enfant du dimanche

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Je voudrais parler de deux jeunes photographes, une néerlandaise et l’autre belge. L’une que je connais depuis un certain temps et qui ne cesse de me surprendre, l’autre que j’ai découvert à l’occasion d’un salon.

Après une période d’abstinence (sur ordre du médecin) de visites de galeries, le dernier jour avant la fermeture, vous entrez dans une galerie, sans attentes, sans idées préconçues. Et vous voyez défiler des images aux couleurs subtiles, tout en nuances, mais surtout de grande qualité. Alors vous commencez à écrire…

L’enfant du dimanche – Est gai et joyeux et bon et gai

Dewinter a choisi pour son exposition le titre Sunday’s Child – que je traduis comme l’Enfant du dimanche, car l’expression n’a pas d’équivalent en français… Dans les langues germaniques, elle désigne un enfant joyeux et impétueux, un enfant pour qui tous les jours sont des dimanches ou tous les jours sont des vacances.

Notre enfance nous façonne, parfois plus que nous ne le pensons. Il y a quelque temps, j’ai eu une conversation avec une psychologue allemande qui parlait des enfants de la guerre. Elle affirmait que les conflits et les guerres sont traumatisants non seulement pour les adultes et les enfants qui les vivent, mais aussi, par exemple, pour les enfants des enfants. Et elle a raison, la génération d’après-guerre porte également certains des traumatismes des générations de la guerre, ce qui donne matière à réflexion en pensant aux enfants des conflits actuels dans le monde entier.

La jeunesse est une période différente du monde des adultes. Par exemple, les enfants regardent l’objectif de l’appareil photo sans parti pris, non ils ne voient pas cet objectif et ils ne ressentent pas le besoin de poser. Les enfants vivent le temps différemment : les journées sont longues, les vacances interminables, alors que nous avons à peine le temps de tout saisir et que le temps semble passer de plus en plus vite. Ils ne voient pas le mal et acceptent ce qui les entoure, même si c’est menaçant.

Et c’est bien de cela qu’il s’agit dans le travail de Joëlle Dewinter, elle nous explique:

Nous naissons vulnérables et nous survivons à notre enfance. En fait, nous restons définis par cela toute notre vie. Notre enfance contribue à déterminer qui nous serons plus tard. Pourtant, nous n’y prêtons pas suffisamment attention. En raison de la discipline qui s’installe progressivement dans nos activités quotidiennes, il arrive que l’on perde ce sentiment. Les blocs de construction et le bagage accumulé définissent votre vie d’adulte.

Le projet Joëlle nous invite à nourrir l’enfant qui est en nous. Selon elle, nous ne devrions pas condamner cela comme de l’évasion – car sortir de notre quotidien pendant un certain temps n’est-il pas l’un des mécanismes de survie que nous connaissons tous ?

Les images de Joëlle Dewinter ressemblent à une chaude brise d’été ou à une couverture chauffante en hiver. S’agit-il d’un regard nostalgique sur le passé ou d’une insouciance retrouvée ? Je laisse au spectateur le soin d’en juger. Beaucoup de mots à dire – une belle sélection, une photographe talentueuse et une exposition qui devrait certainement être ressuscitée…. Non : que je me corrige, devrait être rediffusée.

John Devos
Johndevos.photo (ad) gmail.com

 

www.joelledewinter.be

Joelle est représentée par
Nationale 8 Gallery
Chaussée de Waterloo 690
1180 Bruxelles (Rivoli Building) Belgique
Info (ad) nationale8gallery.be
+32 496 80 70 74
+32 475 84 66 80

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