Rechercher un article

Jodi Bieber : Going Home, Illegality And Repatriation

Preview

Depuis les premières élections démocratiques de 1994, le taux d’immigration a fortement augmenté en Afrique du Sud. La guerre, la famine et la pauvreté dans le reste de l’Afrique font de ce pays une option séduisante pour les immigrants en quête d’une vie meilleure.

Les frontières de l’Afrique du Sud sont longues et impossibles à sécuriser. Avec l’aide des services de police sud-africains, le Département des Affaires Intérieures expulse environ 180 000 immigrants par an. Pour renvoyer dans un pays voisin un immigrant sans permis de séjour valide, le gouvernement débourse 300 rands (30 euros). En 2001, on dénombrait dans le pays 300 agents des services de l’immigration, avec un manque de personnel policier et des problèmes de corruption à chaque étape du processus. On notait également une xénophobie chez la majorité des Sud-africains, qui considéraient que les migrants leur volaient leur travail en travaillant pour des bas salaires et qu’ils jouaient un rôle majeur dans la criminalité du pays. Les journaux nationaux rapportaient souvent des histoires d’abus et d’épreuves subies par les migrants tombés entre les mains de citoyens sud-africains.

J’ai commencé mon projet après les inondations dévastatrices qui ont eu lieu au Mozambique en 2000. En Afrique du Sud, c’était l’époque de l’« Opération Crackdown », initiative des services de police pour éradiquer la criminalité dans notre pays. Une partie de leur mission consistait à arrêter les « immigrants illégaux ». Hillbrow, banlieue déshéritée, était remplie de policiers. Ils débarquaient dans les immeubles avec des ordonnances du tribunal, en quête d’immigrants sans papiers ou recélant des objets volés. Une fois arrêtés, les migrants étaient emmenés au commissariat d’Hillbrow, où ils remplissaient des formulaires avant d’être renvoyés en bus à Lindela, centre de rapatriement situé à Krugersdorp, à environ 45 minutes à l’ouest des quartiers. Les détenus montaient ensuite dans un train qui les ramenait dans leurs pays d’origine.

J’ai choisi de passer mon temps avec des Mozambicains car ils étaient majoritaires et parce qu’en raison des inondations, beaucoup d’entre eux n’avaient plus de maison à leur retour chez eux.

Au moment où j’achevais mon projet, on m’a informé que le train qui transportait les immigrants n’était plus en service jusqu’à nouvel ordre, en raison d’un article paru dans un journal sud-africain. Des journalistes du Mail et du Guardian, qui avaient pris le train avec moi, avaient dénoncé la corruption à bord du train pour le Mozambique. Des immigrants illégaux faisaient chanter certains policiers parmi ceux qui gardaient chaque wagon : 100 rands pour sauter du train lorsqu’il roulait encore en Afrique du Sud. Lors de ce trajet précis, environ la moitié des migrants avaient sauté du train. Ceux qui ne l’avaient pas fait ont poursuivi leur voyage à travers les zones inondées, se retrouvant face à des villes détruites, devant les maisons remplacées par des camps de personnes déplacées.

Même si la commission des droits de l’homme en Afrique du Sud contrôle étroitement les affaires liées à l’immigration, mon expérience sur ce projet m’a parfois laissé un goût amer. Il me semble que certains Sud-africains oublient parfois leur sombre passé, et ce que c’est d’être du côté de ceux qui souffrent.

D’autres attaques xénophobes ont eu lieu en Afrique du Sud en 2008 et 2015.

EXPOSITION À VENIR
Kabbo ka Muwala / The Girls Basket
Group show (Some of the artists included are : Kudzania Chiurai, Mwangi Hutter, Gerald Ralph Tawanda, Berry Bickle, Nastio Mosquito)
The curators are: Raphael Chikukwa, Katrin Peters-Klaphake and Igmar Lahnemann

Du 24 septembre au 11 décembre

Makerere Art Gallery, Kampala, Uganda
Stadtische Galerie Bremen

http://www.jodibieber.com

Jodi Bieber : courtesy AFRONOVA GALLERY
http://www.afronova.com/artists/jodi-bieber

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android