Racines croisées
Projet photographique lancé par Mélissa Lefebvre, professeure d’art dramatique dans une école secondaire de Montréal, et coréalisé par la photographe Joannie Lafrenière, Racines croisées a pris forme grâce à la rencontre entre de nouveaux arrivants âgés entre 12 et 16 ans et étudiants en classe d’accueil, et des aînés de l’ouest de la ville. Le projet regroupe deux générations, deux contextes de vie bien distincts, deux mondes qui se complètent ici avec tendresse, humour et fantaisie à travers différentes mises en scène photographiques. Racines croisées rassemble les traces qui parsèment une mémoire individuelle pour se transformer, au fil des rencontres, en poésie collective.
Les participants se sont approprié les souvenirs des uns ou les rêves des autres dans des mises en scène colorées, sortes de haïkus photographiques. Grâce à ces identités multiples, des ponts interculturels se bâtissent et de nouveaux liens se tissent entre deux générations qui ne se seraient pas croisées autrement. Plus qu’un projet de médiation culturelle, cette proposition de Mélissa Lefebvre, combinée à l’univers singulier de Joannie Lafrenière, permet d’ouvrir le champ des possibilités des projets collaboratifs entre l’éducation et les arts.
Racines croisées est un laboratoire exploratoire qui dénote à la fois une valeur documentaire, artistique et sociale.
Diplômée en journalisme et en photographie, Joannie Lafrenière s’intéresse aux belles gens qu’elle a le privilège de croiser sur son chemin. Par sa pratique à caractère anthropologique teintée d’humour et d’une fascination certaine pour le bel âge, le kitsch et la culture de masse, Joannie Lafrenière croit fermement que le documentaire est un art de la rencontre qui vise à bâtir des ponts entre les êtres humains.
Ses projets cinématographiques précédents, La femme qui a vu l’ours, Snowbirds et King Lajoie, ont été diffusés tant à la télévision et au cinéma que dans de prestigieux festivals aux quatre coins de la planète. Elle travaille actuellement à la réalisation de Gabor, un long métrage documentaire portant sur le photographe nonagénaire qu’elle qualifie de superstar Gabor Szilasi.
Joannie Lafrenière vit, travaille, se costume et s’amuse à Montréal et un peu partout où la vie la porte. Ayant d’abord œuvré dans le milieu de la peinture, elle a toujours été intéressée par les détails. En se concentrant sur les plus menus d’entre eux, elle en est venue à la photographie, qu’elle pratique avec son expérience de peintre. De l’empreinte d’un bas sur une cheville dénudée en passant par le débordement d’un rouge à lèvres sur une image retouchée, elle a entrepris de collecter, de classer, d’ordonner et d’archiver des objets et des images ayant un potentiel d’évocation. Cheveux, animaux, porcelaines et sous-bois sont quelques exemples d’objets que l’on peut relever dans cette banque qu’elle approvisionne au quotidien, tel un répertoire du quotidien et du désir.
Joannie Lafrenière à Paspébiac
Exposition
Racines croisées
À l’extérieur du Centre culturel de Paspébiac | 7, boulevard Gérard-D.-Levesque Est | Paspébiac
Joannie Lafrenière, Montréal (Québec) | jlafreniere.ca