« Depuis la publication de Eleven Years (Onze Ans), j’ai constaté que presque tout ce que je voulais dire à propos de mon corps avait été dit. Il était difficile de continuer à faire les types d’images que je faisais depuis plus de dix ans, montrant ma vulnérabilité et mon questionnement de la société en relation avec mes expériences personnelles. Initialement, j’ai détourné l’appareil photo de mon prope corps et l’ai dirigée vers une communauté de femmes culturistes dont l’objectif était d’atteindre une apparence physique parfaite. Leur transformation physique extrême a abouti à une performance sur scène où elles ont été jugées à côté de leurs pairs. Etrangement, il y avait quelque chose que je pouvais comprendre dans cette activité, principalement dans la performance, mais aussi, je vivais une transformation physique de mon propre corps, me donnant un sentiment de confiance que je n’avais jamais eu.
En enquêtant sur les culturistes, j’ai rencontré un homme nommé Stephen qui allait devenir ma première relation d’ adulte. La série d’autoportraits, qui était restée à l’arrière-plan, a repris forme et a rapidement commencé à s’articuler autour de cette relation. J’ai commencé à photographier nos moments partagés en tant que couple et Stephen en tant que sujet de désir, mon désir personnel. Le fait de faire des photographies de nous ensemble différait de mon engagement avec les hommes dans la série précédente, car ils étaient tous des substituts, des acteurs de jeux de rôle pour la caméra. Je devais accepter la «réalité» du sentiment de désir pour Stephen, car il n’était pas fabriqué uniquement pour une photographie.
La série résultante intitulée «Stephen et moi», réalisée au cours des quatre dernières années et demie, est autant une célébration de l’amour qu’un rappel de ce qui manquait tellement dans ma vie: la proximité d’un lien émotionnel et physique qui jouerait dans les photographies. La crainte est que ces images puissent sembler sentimentales, mais je crois qu’il y a quelque chose de plus profond ici, même si cette série est un témoignage du temps, des réflexions sur le passé et des espoirs pour l’avenir. En termes simples, c’est une méditation sur l’amour. En faisant ces images, je maintiens toujours cette vision critique de moi-même – en relatant mon corps en mutation et en considérant les insécurités liées à l’âge et aux peurs associées à la solitude. »
–Jen Davis, septembre 2018
Jen Davis – Lits et Fenêtres
10 septembre – 4 novembre, en ligne
Lee Marks Fine Art
2208 est 350 nord
Shelbyville, IN 46176
