Je parle avec Jeff Dunas, le fondateur du Palm Springs Photo Festival. Nous nous sommes rencontrés quelques semaines avant le festival pour parler du rassemblement de cette semaine et je me suis dit que je devais profiter de l’occasion pour découvrir comment était né le PSPF. Jeff a la conversation facile, il est plein d’enthousiasme pour ce qui est devenu un moment important du calendrier photographique, un lieu de rassemblement pour des centaines de photographes préoccupés par l’étape suivante à suivre dans leur carrière, rencontrant des pairs et des employeurs potentiels et se requinquant l’esprit. Ayant lieu depuis maintenant 12 ans à Palm Springs avec un siège à la Korakia Pensione, le PSPF est l’endroit où les photographes, les commissaires d’exposition, les rédacteurs en chef et les enseignants se retrouvent pendant quatre jours tout en profitant de journées remplies de séminaires, lectures de portfolio, cours et rencontres hasardeuses. J’y vais pour voir ce qui se passe dans le monde qui n’a pas encore été relayé sur internet et pour les rencontres hasardeuses et pour les précieuses présentations.
AR – Dites-moi, c’est comment quand c’est fini ?
JD – C’est le jour le plus déprimant de l’année pour moi. J’ai cent invités, les gens les plus intéressants qui soient, et soudain c’est fini, il n’y a plus personne et c’est comme si rien ne s’était passé.
AR – Et pourtant vous revenez l’année prochaine pour remettre ça, pourquoi ?
JD – Oh, la la, c’est ce que ma femme me demande sans arrêt (rires). Vous savez, la vraie réponse est sûrement “parce que je le peux”, je sais que ça a l’air ridicule mais j’ai trouvé le moyen d’être le facilitateur, de mettre tant de gens incroyables ensemble dans le même endroit, et une sorte de sommet se produit et ensuite je me recule et je me mets sur me côté et ce qui se passe est fantastique.
Ce que j’ai fait dans ma carrière m’a mis en contact avec des éditeurs de livres et de magazines et des publicitaires, des musées et des galeries de manière que j’étais en position de contacter ces gens et les inviter à cet événement. Je ne sais pas d’où j’ai eu le courage de faire ça mais je l’ai fait et ils sont venus ce qui fait que nous avions peut-être soixante participants la première année et une capacité de vingt personnes. Maintenant nous avons une capacité de cent personnes. Nous avions probablement quinze volontaires pour le premier événement, maintenant nous en avons plus de cent. Voir que beaucoup de gens se réunissent et voir combien ils s’amusent et comment ils interagissent est merveilleux.
AR – Il y avait donc une époque avant ça où vous faisiez d’autres choses. Et puis un jour quelque chose a changé. Qu’est-ce qui vous a fait faire ça ?
JD – Vous savez, souvent dans la vie on fonce. On n’a pas une idée claire à 100% du résultat quand on lance quelque chose, parce que la plupart des gens ne lanceraient rien s’ils savaient quel tracas c’est. Je suis allé au Festival d’Arles de Photographie fondé par Lucien Clergue pendant des années et j’ai réalisé que ce que j’aimais surtout c’était les interactions entre les gens ayant un esprit et des centres d’intérêt similaires et dans un cadre où l’on est très détendu, où les gens sont en short en sandales et ce n’est pas comme lorsque vous les rencontrez dans leur bureau à NY où vous avez 15 minute et où tout le monde est sous pression. Je me suis dit, pourquoi cela ne se passe-t-il pas en Amérique, il semble qu’il n’y a rien de tel et j’ai commencé à réaliser que ça pouvait être fait.