Au printemps et à l’été 1995, de Meknès à Marrakech, Moulay Brahim et Tameslouth, le photographe Jean-Luc Manaud, l’écrivain cinéaste Pierre Guicheney et l’ethnologue Viviana Pâques ont réalisé pour le magazine GEO un reportage sur les rituels et les pèlerinages gnawa et aïssawa. Jean-Luc Manaud rapporta de cette immersion au cœur des deux confréries des images spéciales. Une exposition inédite au Musée de Mouassine, au Maroc, rend aujourd’hui hommage à Jean-Luc Manaud, décédé en 2015. La musique des gnawas d’origine soudanaise, actuel Mali, d’influence typiquement africaine est une musique d’exorcisme, de transe. Le danseur est entraîné par le jeu du guembri qui introduit le rythme, gardé par les crotales, qui assureront le fond rythmique constant, au point d’induire l’état propice à l’entrée en transe. Sur ce rythme, le maître du jeu développera le flux mélodique, cherchant à capter l’«esprit» du danseur. Une fois sa mélodie dépistée, ce dernier s’abandonnera jusqu’à la chute physique de son corps. C’est une musique où le monde se réfère à un système cosmogonique organisant des correspondances entre la typologie psychique, les éléments, le cycle des saisons, les âges de l’homme, les couleurs.
Jean-Luc Manaud, Gnawa : sept couleurs
24 septembre – 15 décembre 2016
Musée de Mouassine
4, Derb El Hammam
Marrakesh, Maroc
