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Jean Luc Aribaud, un coup de cœur de l’Éléphant

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Jean-Luc Aribaud est né le 22 juillet 1961 à Mazamet et travaille à Toulouse dans le domaine artistique depuis une vingtaine d’années. À la fois poète et photographe, il partage ces deux passions qui sont pour lui deux pôles complémentaires d’une même vision et appréhension du monde. À ce jour, il a publié chez différents éditeurs plusieurs ouvrages à travers lesquels ces deux disciplines dialoguent et se répondent suivant des sujets d’étude qui lui sont chers, comme le sacré et le profane ou la notion de réel et de réalité dans nos sociétés modernes.

Qui êtes-vous ?

Moi-même, dès que je le peux ! Et photographier et écrire de la poésie sont des actes de rapprochement avec soi, avec sa véritable présence au monde.

Que vous évoque une photographie nette ?

De belles choses, puisque c’est un acte insensé : tenter de montrer une vérité qui n’existe pas ! Les causes perdues me fascineront toujours.

Et floue ?

La possibilité du choix et le partage. D’emblé, c’est offrir au lecteur la possibilité de mettre en œuvre sa propre netteté et donc sa propre vision. La photo floue a donc toujours été pour moi une création collective.

Peut-on photographier le réel? 

Dans un accélérateur de particules, oui peut-être!

La création rend-elle égoïste ? 

En tant que telle, non, je ne le crois pas. Mais comme tout acte qui porte en lui une puissance phénoménale, il peut révéler des sentiments enfouis, parfois non maîtrisables.

Vos séries sont construites comme des récits, qu’est-ce qui prédomine : la prise de vue ou le post traitement ?

Tout dépend de la série. Certaines séries sont très manipulées, comme mes transferts Polaroid qui nécessitent plusieurs opérations complexes ou mes images peintes à la main. Mais pour les photographies publiées ici, au contraire, c’est la prise de vue qui prédomine, celles-ci n’étant même recadrées.

Noir et blanc ou couleur, qu’est-ce qui guide votre choix ?

Le sujet et la manière dont je le perçois. Mais je ne conceptualise pas : mon choix est assez instinctif et se fait rapidement. Cependant, il m’arrive aussi d’utiliser les deux à la fois comme dans mon exposition sur Lisbonne.

Dans un monde où le regard se noie dans un flux d’images, qu’est-ce que la photographie ?

Je ne vois pas de différence avec l’écriture, par exemple, qui va du SMS utilitaire à la poésie la plus pure, du blablabla insipide à la création absolue. La photographie appartient à tout le monde : pour moi et pour bien d’autres, elle demeure une manière singulière, originale et puissante de dire le monde et la vie. Le quantitatif n’altère pas la qualité photographique mais la pousse sans doute à modifier ses lieux d’expression.

www.jeanlucaribaud.fr

http://www.corridorelephant.com/

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