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Jean-François Dalle Rive – Une entreprise de longue patience

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Le travail photographique de Jean-François Dalle Rive s’étend de plus de 40 ans coupées par une « trou » de renoncement de 15 ans. Les photographies en constituent les bords d’autant qu’elles deviennent des séries ouvertes en une sorte de work in progress qui s’enrichit au fil des ans.
D’où la création de divers « boîtes » (minutieusement rangées en vue d’expositions thématiques d’une parie deses 5000 photos) : les festivités dans les campagnes françaises (« Une France » qui n’a rien de lepéniste ou « Jours de foire à Beaucroissant »), « A la recherche du Père Noël » sur les centres commerciaux devenus temples de la consommation, une méditation sur l’oeuvre de Paul Claudel et aussi sur la Biennale de Lyon au fil des époques et depuis sa création.
Issu de le seconde promotion de l’Ecole de Photographie d’Arles après des études supérieues de chimie, lJ-F Dalle Rive définit son travail uniquement en argentique comme une « résistance ». Celle du temps et celui des « petites gens » que la photographie oublie ou ne montre souvent qu’en une sorte de misérabilisme.
Un tel photographe, isolé à plus d’un titre et incapable de se vendre », refuse tout compromis. Il opte pour une photographie « humaniste » dans l’esprit de son « maître » Cartier Bresson, de Magnum ou de Robert Franck. Il reste rebelle tout exotisme qu’il soit géographique ou esthétique (Plossu, Paul Strand). Et refuse que ses personnages posent. Il les prend sur le vif (avec leur accord lorsque les portraits sont serrés) et s’interdit à les exposer sur le moment. Il attend parfois vingt ans pour éviter non le droit à l’image mais à exister.
Ajoutons que toute « séance » de prises de vue exige pour Dalle Rive un lent de travail de préparation. Avec – pour ce lecteur de Saint Jean de la Croix, des Taoïstes et de Charles Juliet – si possible « un bain de forêt » afin de faire le vide et opérer un déplacement : celui d’un chasseur à l’affut mais qui ne cherche jamais à « civiliser » le regard dans son travail sur la société des loisirs campagnards ou la vie citadine.
Pour un tel photographe trop méconnu le temps est donc un allié. « Ce qui est fait avec le temps, le temps le respecte » rappelle-t-il en citant ce proverbe arabe. Preuve que la patience permet tout. Et ce au nom du temps dont on peut se passer à condition de savoir s’en servir.
Jean-Paul Gavard-Perret
En 2019 J-F Dalle Rive a exposé « Jours de foire à Beaucroissant », « Le regard d’un spectateur » à l’orangerie du domaine Paul Claudel à Brangues. Il a publié des photos dans « L’ Album des rencontres d’Arles » et è l’ENSP de Marseille.

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