Une rubrique quotidienne de JFC à l’occasion du Festival Visa pour l’Image du 31 aout au 8 septembre 2019.
Ivor Prickett du New York Times est un photographe que je découvre à Perpignan : il est exposé à l’Atelier d’urbanisme, en face du Couvent des Minimes. Yves Bremond, le tireur de chez Dupon Phidap qui a superbement réalisé les tirages, m’avait alerté quant à la « délicatesse de ce reportage ». Il aborde un sujet poignant, la vie à Mossoul et Raqqa, pendant l’offensive des forces spéciales irakiennes et kurdes. Yves insistant sur la qualité technique des images, j’ai voulu en savoir plus sur leur côté journalistique, malgré la lassitude qui parfois nous accable devant tant de misères.
Et j’ai été immédiatement pris et emporté par ce reportage soigné, documenté extrêmement bien présenté et scénographié. Le travail d’Ivor Prickett est d’un professionnalisme photographique remarquable parce qu’il saisit dans les combats l’aspect humain de la folie. Il sait décrire des situations dramatiques sans voyeurisme ni sentimentalisme, il retranscrit la dignité dans la violence et le désespoir. C’est exactement ce que, pour ma part, j’attends d’un regard photographique objectif. Le New York Times donne encore les moyens à un photographe de traiter en profondeur un sujet plein de ressentiments : la traque des derniers combattants de Daech et de leur famille. Grandiose !
JFC
Jean-François Camp :
Ancien propriétaire des laboratoires DUPON, mécènes du festival Visa pour l’Image depuis 30 ans, mais aussi des Rencontres D’Arles, du Festival Images et Nature de La Gacilly, du prix Bayeux des correspondants de guerre. Vice président de l’association Visa pour l’Image, créateur et en charge du Centre International du Photojournalisme et PDG de DUREV Events espace dédié à la promotion de l’image photographique à Paris.
https://www.visapourlimage.com/en