L. Parker Stephenson Photographs annonce sa représentation de Jane Evelyn Atwood (née en 1947), photographe établie à Paris et née aux États-Unis, et ouvre la saison avec Paris Red Light 1976-1979, une exposition principalement composée de pièces vintage issues de ses deux premières séries; Rue des Lombards (1976-1977) et Pigalle People (1978-1979). Acclamées dans son pays d’adoption (avec cinq expositions différentes cette année seulement), les photographies d’Atwood ont rarement été vues aux États-Unis, alors qu’elle était la première récipiendaire de la bourse W. Eugene Smith en 1980. Il s’agit de la première exposition personnelle de tirages en noir et blanc aux États-Unis depuis 2005 et offre l’occasion de regarder en profondeur les premiers travaux de cette célèbre documentariste.
Les deux projets immersifs à long terme d’Atwood explorent les communautés cis et transgenres parmi les prostituées à Paris. La précarité juridique et l’intimité sociale des activités de ces groupes contrastent avec leur présence publique et leur manifestation. Pour Atwood, la caméra est devenue un outil pour exprimer sa fascination pour cette dualité et pour en faire un témoin: « J’ai voulu les regarder mais je ne voulais pas les dévisager ». Les impressions vintage de l’échelle, intimement dimensionnées, offrent un aperçu d’un monde rarement visible par les étrangers.
Diplômée en théâtre du Bard College, Atwood s’installe à Paris en 1971. Cinq ans plus tard, elle commence à photographier et est encadrée par le photographe Magnum Leonard Freed. Sa première exposition personnelle a eu lieu en 1981 au Centre international de la photographie (ICP). Depuis lors, ses séries variées sur les enfants aveugles, les prisons pour femmes, les victimes de mines antipersonnel antipersonnel et Haïti se sont rendues dans des dizaines de lieux en Europe, en Afrique du Nord et aux États-Unis. La Maison Européenne de la Photographie a organisé une grande rétrospective de son travail en 2011.
Treize monographies ont été publiées sur les œuvres d’Atwood. L’une d’elles, Too Much Time, publié par Phaidon (2000), est un projet monumental sur les femmes incarcérées, mené dans 40 prisons de 9 pays. Non seulement il continue de servir de référence sur le terrain, mais il a récemment été adapté pour devenir une pièce de théâtre en France. Le dernier ouvrage d’Atwood, Pigalle People (2018), une série présentée aux Rencontres de la Photographie à Arles l’année dernière, en est déjà à sa deuxième édition. Ses photographies se trouvent dans les collections de la bibliothèque Beineke de Yale, de la Bibliothèque Nationale de France ainsi que de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, du Centre National des Arts Plastiques et des Galeries FNAC à Paris, du Glasgow Art Museum, du Fogg Museum à Harvard, Fondation d’entreprise Hermès et ICP.
Jane Evelyn Atwood : Paris Red Light: 1976-1979
13 septembre – 22 novembre 2019
L. Parker Stephenson Photographs
764 Madison Avenue
New York, NY 10065