Pour cette nouvelle exposition, James Casebere s’affirme une fois de plus en maître de la photographie de mise en scène avec une série inédite qui relève avec justesse les grandes questions contemporaines liées au changement climatique et à la menace de désastres écologiques.
En 2016, pour répondre à une société secouée par la montée du populisme, Casebere proposait une exposition-hommage à Luis Barragán. Un ensemble architectural mettant à l’honneur un certain sens de la spiritualité. Avec ce nouveau travail, « On the Water’s Edge », il décide de tourner son regard vers l’avenir en proposant à travers une série de nouvelles structures hybrides, mêlant ingénieusement espaces publics et sanctuaires privés des régions côtières, un regard à la fois critique et optimiste sur les désastres actuels liés à la montée du niveau des eaux.
Pour cette exposition, l’artiste préfère au travail sur structures déjà existantes la création de nouveaux ensembles composites ex-nihilo dont l’allure inachevée en font des sanctuaires de paix dans lesquelles chacun des réfugiés peut y chercher refuge. Chaque photographie est le fruit d’un minutieux travail d’atelier, qui démarre avec la construction de maquettes aux inspirations architecturales multiples et s’achève avec un complexe travail de mise en lumière, de mise en couleur et de mise en image inspirée des souvenirs personnels de l’artiste.
Si ces structures tendent vers l’abstrait, elles proposent pourtant, dans la lignée des demeures Floridiennes de Paul Rudolf et du mouvement Arts et Crafts des années 1900, une interprétation moderne d’un idéal de mode de vie en harmonie avec la nature. L’instauration d’un jardin d’Eden dans un monde au bord de l’écroulement est un élément récurrent dans l’œuvre de l’artiste.
A travers ces demeures et pavillons solidement implantés au sein de paysages inondés, l’artiste se joue d’une surprenante dichotomie humaine, vulnérable face à la nature et remarquable pour en affronter ses défis.
Né en 1953 dans le Michigan, James Casebere vit et travaille à New York. S’appuyant sur son goût pour l’architecture, nourri aux sources cinématographiques, le travail de James Casebere l’a établi il y a vingt-cinq ans à l’avant-garde des artistes de la « staged photography », la photographie de mise en scène dont Jeff Wall ou Gregory Crewdson sont d’autres protagonistes célèbres. Parmi ses expositions les plus récentes on retrouve la rétrospective Fugitive (Haus Der Kunst, Munich) et After Scale Model: Dwelling in the Work of James Casebere, BOZAR (Bruxelles) en 2016. Son œuvre est représentée dans de nombreuses institutions, notamment au Museum of Modern Art, au Solomon R. Guggenheim Museum et au Metropolitan Museum à New-York, au Victoria and Albert Museum et à la Tate Modern (Londres).
James Casebere : On the Water’s Edge
11 janvier – 7 mars
Vernissage : samedi 11 janvier, 12h à 20h
Galerie Templon
30 rue Beaubourg
75003 Paris