On dit de Jaimie Warren qu’elle est une Cindy Sherman du Midwest américain, avec un gout prononcé pour la technologie moderne. Même si son sujet diffère quelque peu de ceux traités dans l’œuvre de la star de la photographie contemporaine, les similitudes d’interprétations et de style se ressentent ici fortement. Dans ses photographies, Jaimie Warren explore les différents stéréotypes féminins présents dans l’histoire de l’art, la culture moderne, le monde des célébrités. Ce sont des images qu’elle déniche majoritairement sur la plateforme internet, mixant hommes et objets, animaux ou nourriture, ou qu’elle recrée en s’inspirant de peintures historiques au préalable digitalement modifiées par ceux qu’elle appelle des photoshoppers qui s’ennuient au travail. Avec un humour certain, ses autoportraits incluant des amis se moquent ainsi des mondes ou scènes qui sont ici repensés. Aussi et surtout, de la façon dont elles ont été repensées avant elle. A tour de rôle, Jaimie Warren et ses acolytes endossent les rôles de personnages tels que Zsa Zsa Gabor, Eazy-E, The Virgin Mary, Lana Del Rey ou les Demoiselles D’Avignon de Picasso. Comme Cindy Sherman, l’artiste met un point d’honneur à fabriquer elle même ses costumes et peaufiner son maquillage marqué. Un univers étrange et coloré qui, même s’il éveille une impression de déjà vu, peut faire vivre la critique.
Jonas Cuénin
Jaimie Warren, The Whoahs of Female Tragedy II
Jusqu’au 9 février 2013
The Hole
312 Bowery
New York, NY 10012
USA
T. 212 466 1100
