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Jacques Straesslé, Jazz Portraits

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Chaque année depuis 1977, j’ai développé le concept de JazzPortraits dans le cadre du Festival de Jazz de Montreux. Ce travail de longue haleine réunit aujourd’hui plus de 450 portraits de musiciens. Mon portfolio comprend les plus grands noms du jazz, du rock, des musiques latino ou de la worldmusic. Mon but a toujours été de jeter un regard précis et attentif sur des musiciens soudainement dépouillés de la brillance de la scène. Ils sont rassemblés dans une vision anthologique et intemporelle.

JazzPortraits constitue une des galeries de musiciens les plus étonnantes au monde. Elle est unique. Plus de 400 artistes ont défilé devant l’objectif de ma chambre Sinar, de Brian Auger à Joe Zawinul, en passant par Miles Davis. Ma seule motivation était de capter la quintessence de chaque artiste dans un échange bref et unique. Durant ces 40 années, j’ai toujours eu le souci de garder à l’esprit la personnalité de chaque musicien.

Alors que le Festival de Jazz de Montreux fête en 2016 ses 50 ans, JazzPortraits se présente comme l’approche intimiste du rendez-vous festival le plus prisé à travers le monde par les amateurs de musique. C’est, vu des coulisses, une galerie juste, étonnante, de musiciens extraordinaires que j’ai eu la chance, un jour, de photographier dans ce cadre unique et intemporel.

LA DÉMARCHE

C’est en découvrant les fabuleux portraits d’indigènes réalisés en Amérique du Sud par Irwin Penn que le déclic s’est produit. Comme si le viol que constitue l’acte photographique ne suffisait plus, j’ai imaginé de sortir le modèle de son environnement, le dénuant et fragilisant pour ne plus lui laisser, en guise de pudeur, que l’âme de son miroir, le regard.

Toujours le même fond gris, uniforme, et deux petits scotchs au sol, pour marquer l’emplacement des pieds. L’artiste traqué, débusqué du fond de sa loge ou enlevé à sa sortie de scène, encore ivre de bravos, se retrouve là, seul et vulnérable, face à ma caméra. Le temps interminable engendre de l’impatience jusqu’à faire oublier l’inconfort. C’est à cet instant précis que l’irréparable se produit  je déclenche… le déclic…

Jacques Straesslé

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