Nous nous sommes, sans nous connaitre, retrouvés durant 6 semaines en clinique pour une même démarche: découvrir après un accident de vie, une certaine réalité.
Comment, dorénavant, parfaire le bon hygiène de notre coeur? Il nous fallait savoir comment mieux en prendre soin, comment le ménager, l’entrainer, comment l’oxygéner, comment l’écouter ?… Bénéficier des conseils et d’un soutien de soignants passionnés, dévoués, à l’écoute.
Des soignants dont on ne dira jamais assez qu’ils ne sont pas suffisamment nombreux.
C’est donc pour vivre cela que, sur les conseils de mon cardiologue, je me suis retrouvé en clinique de jour, avec une dizaine d’autres patients, pour un programme de réadaptation cardio-vasculaire chaque matinée durant 6 semaines.
Tous ou presque, nous ne connaissions pas l’existence de cette possibilité thérapeutique.
Avant, nous n’en n’avions jamais entendu parler et pourtant, les campagnes de prévention en général ne manquent pas mais là, nous ne savions pas ce que notre « coeur » en battant, lui, attendait. Il nous aura donc fallu un jour, sans nous en douter, frôler le grand départ pour enfin comprendre et écouter notre coeur.
Mon témoignage photographique, est donc un petit résumé de ces moments de découvertes, il est volontairement présenté ici d’une manière solidaire en noir et blanc, dénominateur commun d’un vécu particulier et partagé, sans savoir ici qui était qui?, même si au bout de quelques temps des échanges amicaux se sont crées entre nous.
Chaque jour donc, de 8h30 à 12h, ce fut un engagement physique soutenu de chacun, conjugué avec celui de dévoués soignants: infirmières, kinésithérapeute, sophrologue, diététicienne, psychologue, professeurs spécialisés en sports de réadaptation, cardiologue, tous très disponibles et souriants, pleins d’une empathie dont nous avions tous tant besoin, soucieux de transmettre « une valeur santé nécessaire et bénéfique », que certes nous n’avions pas forcément imaginée à ce point et que nous allions devoir faire perdurer chez nous, une fois que nous quitterions le lieu de soins pour retrouver notre vie quotidienne.
En effet, ces six semaines si particulières, intensives, ont sans doute bouleversé un peu notre culture et nos certitudes, si certitudes il pouvait y avoir dans ce domaine. Accepter de revoir nos habitudes alimentaires, trouver un temps pour trois fois par semaine au moins, pratiquer une ou plusieurs activités physiques régulières comme le vélo, les altères, la gymnastique, une pratique du Qi Gong, la nation en piscine… etc, et ce quelque soit la saison et notre âge. Apprendre à mieux rythmer sa respiration et son expiration, prendre conscience de la respiration ventrale et la pratiquer, savoir se détendre, gérer le stress, observer sa fréquence cardiaque…et ne surtout pas oublier de prendre quotidiennement ses médicaments à des moments précis. Autrement dit, revoir sa copie de vie et poursuivre le chemin au mieux, en protégeant ce coeur qui bat depuis notre naissance. En étions-nous vraiment conscient?
J’aimerais dans ce reportage rendre hommage aux soignants quelle que soit leur fonction, à leur dévouement. Dire aussi aux jeunes générations qui découvriront peut-être un jour ces images, à leurs yeux peut-être banales, que ces femmes et hommes ont choisi un métier passionnant plein d’humanité. On ne connait pas suffisamment leur travail de prévention. Certes, on voit souvent des images sur le terrain des traitements mais il y a aussi celles du soutien préventif. Pour nous soigner, l’engagement de ces personnels devient plus que précieux.
Les différents Responsables de la Santé doivent plus que jamais les soutenir dans leur fonction en leur permettant d’obtenir dans la spécialité qui est la leur, le juste retour qu’ils méritent et disons-le, que beaucoup attendent aujourd’hui.
Je tiens à remercier tous ces soignants de cette clinique, ceux de l’équipe du Docteur Marie-Cécile Blonde cheffe du service, dont nous avons tous grandement apprécié l’écoute, l’empathie le professionnalisme et le soutien. Une pensée très amicale à mes collègues patients du groupe dans lequel nous étions affecté et dont j’ai pu, grâce à leur accord personnel et leur droit à l’image, photographier pour témoigner de moments forts. Enfin Madame Eliane Parriaud, Directrice de la Clinique des Rosiers à Dijon du groupe Ramsay Générale de Santé, elle m’a autorisé à effectuer ce reportage sur la réadaptation cardio-vasculaire, je l’en remercie. Je souhaitais lors de mon passage en tant que patient, pouvoir témoigner aussi de ce très important temps d’information, de récupération et de prévention privilégié.
Jacques Revon
Journaliste honoraire, auteur, photographe.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Revon
