Dans une Atmosphère d’Isolement et de Solitude
Un essai sur la solitude
La peur existe, mais pour moi ce n’est plus un état individuel, mais bien une peur de l’impuissance. Un genre de Weltschmertz du 21. Siècle. Une démence digitale consciente.
Entre quatre murs comme à l’intérieur de ses propres pensés, cela devient irrespirable. La panique dans nos rangs.
À celui qui est dans l’obligation de (sur) vivre, et pour être en mesure de combler le fossé, l’historien d’art Enes Quien dit que » l’important c’est d’être en mesure de voir ce sentiment » et ajoute que « la liberté de création n’a aucune limite ».
Si « la création artistique n’à pas de limites », pourquoi alors l’on se limite soi-même. Pour quelle raison cette » liberté » nous semble peu convaincante, semblable au Certificat d’authenticité, rendu plus beau par un cadre chinois bon marché.
DISPERTION DES PENSÉS INVOLONTAIRE
L’isolement et la solitude, l’angoisse que nous portons en nous, tous ces sentiments que nous supprimons en nous-mêmes, n’est-ce pas exactement ce qui porte la majeure part des artistes à la création. N’est ce mas notre » oreille coupé « .
Ce qui, d’une façon ou autre doit sortir de nous, plus tôt ou plus tard.
N’est-ce pas exactement cela?
LA CONCEPTUALISATION DE L’ÉMOTION
Le corps – la matière = la place – l’espace, où le corps et la place sont, d’une certaine façon, l’individualisation de la matière et de l’espace.
Les choses dans leur sommeil sont privés de leur existence. Si le corps est la structure, l’émotion est l’acte qui crée la signification comme cela est représenté et offre l’identité aux participants présents.
La douleur laisse passer la froideur du métal dans le corps du tableau, les atomes du brisement ne se laissent plus fissurer.
À travers ce brisement entre la lumière et arrive le silence.
LA (RE) CONSTRUCTION DE L’IDÉE – UN ÉTAT NI DE SOMMEIL NI DE RÉVEILLE
Mes œuvres parlent de l’isolément et de la solitude. Elles parlent de la fuite dans un monde imaginaire dans lequel, de la même sorte, il n’y a aucune porte de sortie de l’angoisse, mais où il y a un besoin de l’espoir.
Je présente un espace pressé par le doute dans l’intention de l’épaissir.
La force qui en découle, divise l’espace, étire les pensées, déconstruit la matière.
L’auteur prend le rôle d’un apprentis chirurgien de guerre, sans capacité de réconcilier, capable juste de faire semblant de fusionner les tensions nouvellement libérées. Une sorte d’intention de reconstruction.
ET L’IMAGE RÉVÈLE LE SILENCE
Notre oreiller d’aujourd’hui ne remplacera plus jamais celui de jadis, bourré de duvet, cueilli à une oie.
La douceur sur la peau du visage que l’on y repose, n’étouffe point. Il n’y a que les oies qui l’on a étouffés, pour le quelles l’on racontent qu’elles vivent en couple et donc si l’on étouffe une, c’est comme si on a étouffés et déplumé toutes les deux, cela revient au même.
LE SENS DE DEUX SORTES D’ÂMES
Derrière mon appareil je pense aux plumes, je construis la composition de l’image, j’étouffe et doucement j’eplume. Plume par plume j’arrache la mémoire. Je supprime les pensées indésirables. Jamais assez. Les cahiers de feuilles blanches et innocentes, grand ouvert. Et quelque chose en moi dit: » Commence le premier paragraphe tout en supprimant « l’atmosphère » car ça donne un air trop solennel. Supprime aussi » l’isolement », elle sonne trops lourd. Laisse juste « dans la solitude ».
Cela semble plus triste, mais en quelque sorte plus sincère. Comment contrer cela?
« Pareille à un glaçon l’image tient le tout, pendant un certain moment. Et l’image révèle le silence, mais, si vous écoutés assez longtemps, cela se transforme en rugissement ».
Hanne Bramness – No Film in the Camera, ( Shearsman, 2013)
À propos des photos
Il s’agit d’une série de photographies prises en 2019-2021, qui consiste en un ensemble composé de photographies partiellement reconstituées, où, en plus du médium photographique (photographie sur papier satiné), un fil de 0,3 mm a été utilisé.