Etes-vous intéressé par les zones les moins connues du travail photographique d’Ugo Mulas ? Vous pouvez visiter l’exposition The Sensitive Surface soit à Naples soit à Milan. Le mieux serait de visiter les deux galeries Lia Rumma car elles offrent un aperçu de sa production dans les années 1960 et le début des années 1970. En effet, avec pour conservatrice Tina Kukielski, basée à New York, en collaboration avec le Archivio Mulas, un ensemble d’œuvres distinct démontrant la grande ampleur de la vie et de la carrière de Mulas est visible simultanément dans les deux villes italiennes
Au moment de sa mort en 1973, Ugo Mulas, reconnu comme un maître du portrait, du reportage, de la mode et la photographie de publicité, photographiait les artistes dans les années 1960, lorsqu’il faisait le portrait de Jasper Johns, Alexander Calder, Andy Warhol, Marcel Duchamp et d’autres membres de l’avant-garde italienne, comme Lucio Fontana. Moins connue est la fin des années 1960, lorsque Mulas explorait le potentiel conceptualiste de la photographie. L’exposition comprend cette même période d’expérimentation centrée sur le studio de l’artiste de 1960 à 1973, avec une sélection de travaux moins connus de l’artiste en couleur et des exemples de ses feuilles de contact agrandies ;
Avec Bruno Munari et Luciano Caramel , Mulas a coorganisé Campo Urbano, une exposition faite de performances et d’événements dans Como Streets (1969). Reconnaissant la photographie comme étant de manière inhérente quelque chose qui s’accomplit, Mulas a photographié des séquences d’images de travers et obliques, jouant avec la qualité imprévisible et éphémère des happenings. Souvent tiré et agrandi directement à partir de feuilles de contact, le Campo Urbano de Mulas détourne le récit, le cadrage chronologique de l’événement pour devenir “autre chose”. Se concentrant sur l’élément “temporal”, il a essayé d’aller au-delà de la surface des événements, tandis qu’il photographiait les séquences, détournant la supposition selon laquelle la photographie n’enregistre pas le temps qui passe. « C’est en quelque sorte anti-éthique au temps photographique (…) Le temps acquiert une dimension abstraite. Dans la photographie, cela n’est pas naturel, comme ça l’est pour le cinéma et la littérature : des temps différents sont simultanément présents sur la même feuille, au même moment. C’est l’immobilité plus efficace que n’importe quel mouvement, c’est l’obsession de l’image répétée qui fait sortir la dimension du temps photographique », disait Mulas.
A Naples, les feuilles de contact qui comprennent les séquences rarement vues de Jasper Johns et Roy Lichtenstein, Pino Pascali et Andy Warhol sont maintenant exposées , avec des sélections de Campo Urbano, tandis que le prélude de l’artiste à sa Verification Series est sur scène à Milan. Connues comme les Verification Proofs, ces photographies, tirées directement de négatifs vierges et non recadrées, défient le langage et la temporalité du cadre de la photo, ouvrant la photographie à quelque chose de plus qu’un simple enregistrement d’un moment, temps ou endroit.
En effet, ces photos nous font penser au travail du photographe et au but de la photographie elle-même, avec l’approche personnelle de Mulas. En se concentrant sur la machinerie de la prise de photos, Mulas expérimentait différentes sortes d’expression créative, tandis qu’il faisait la navette entre le bar Jamaica, à Milan, et New York.
Les deux galeries projettent également deux documentaires rares : à Naples, une vidéo sur le projet Campo Urbano ; à Milan, un documentaire tourné par Nini Mulas avec des interviews par Rossana Rossando d’artistes importants basés à New York.
EXPOSITIONS
The Sensitive Surface
Ugo Mulas
Jusqu’au 14 février 2015
Galleria Lia Rumma
Via Vannella Gaetani 12
80121 Naples
Italie
Jusqu’au 14 février 2015
Galleria Lia Rumma
Via Stilicone 19
20154 Milan
Italie
