(titre en référence au chef d’oeuvre du cinéaste cambodgien Rithy Panh, *L’image manquante* )
Dans cette série, j’ai fait mienne une tradition cambodgienne qui attribue une couleur à chaque jour de la semaine. Faisant de ce spectre une palette, je livre en sept tableaux ce que j’ai ressenti de ce pays, comme sept couches colorées qui décomposent/recomposent la vision d’ensemble. L’image ne serait pas complète sans le Jour noir, celui qui évoque le massacre perpétué par les Khmers Rouges, qui projette son ombre atroce depuis 40 ans sur tout et sur tous au Cambodge.
Chaque collage est la réunion minutieuse de dizaines d’images prises lors d’un séjour où je me suis donné pour contrainte de photographier ce pays au travers de ces huit couleurs, traquant chaque jour leur présence dans les endroits que je découvrais.
Caléidoscopes réunissant des apsaras de pierre, du street art de Phnom Penh, des silhouettes de moines, des étals de marchés, des fleurs de lotus, la figure emblématique de Bophana ou des banians démesurés, chaque personnage nous raconte modestement un petit bout de vie et d’histoire. S’ils ne sont pas tout le Cambodge, ils ne sont de nulle part ailleurs.
