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Galerie Richard Taittinger : Charlotte Abramow : Started From The Body

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La Galerie Richard Taittinger annonce la représentation aux Etats-Unis de Charlotte Abramow et sa toute première exposition à New York intitulée Started From The Body. Une exposition basée sur les représentations des femmes à travers un regard intimiste et attentif.

Charlotte nous décrit Started From The Body et les œuvres présentées :

“Tout a commencé par le corps. Le corps qu’on voit dans les magazines et celui qu’on regarde dans le miroir.

Les représentations où l’on ne se reconnaît pas forcément, même quand on est pourtant mince, blanche, jeune, valide. Un comble! Mais toujours voir et sentir cette

posture de désir, où l’image déborde de séduction, de validation, d’une beauté, et qui m’ont fait ressentir très jeune, la sensation d’une performance de la féminité. Quelque chose qui ne serait pas vraiment naturel. Un corps de femme constamment observé, objectifié, sexualisé, jugé.

J’ai alors l’envie de désexualiser le corps dit féminin, le montrer sous un axe différent qu’un oeil de désir, de fantasme, pour plaire à l’autre. Montrer l’honnêteté, la fragilité, la solitude, l’humour, la rêverie des jeunes filles de mon âge. Et de mon expérience de jeune femme qui grandit, montrer le regard sur le corps qui change. Je tourne alors en dérision les attributs hypersexualisés, je veux montrer de la curi- osité, de l’absurde, de la bienveillance, du jeu avec notre corps.

Rire avec lui, et non de lui. Le voir comme une peinture, un paysage, une enveloppe, un tout qui prend vie avec notre esprit. Les bourelets deviennent nuages, les vergetures sont comme les branches du delta d’un fleuve.

Et dans un second temps, je pense à reprendre posses- sion de ce corps, de son pouvoir de désir et de plaisir. Par soi et pour soi, l’indépendance et l’émancipation. Je découvre le pouvoir politique du corps. J’avance doucement sur le chemin du féminisme, celui que je sens viscéral mais qui est tellement plus grand que moi. Je comprends petit à petit comment les regards aveuglés de stéréotypes, enferment nos corps selon notre apparence. Je commence à comprendre les rapports de force et de domination qui s’articulent sur ces corps féminins selon le genre, la race et la classe. Je veux mettre en lumière la parole de ces femmes, parmi tant d’autres, qui se battent pour toujours plus de justice, de compréhension et d’équité. Un long chemin que je commence pour comprendre le Monde à travers les femmes, et nous battre ensemble pour qu’il soit plus juste.”

Le travail de Charlotte respecte l’authenticité du corps de chacune. Les imperfections intérieures et extérieures qui font d’un corps une beauté naturelle.

“Je m’inspire des couleurs de mon enfance, de mes rêves, du monde où je vis et aussi des mouvements surréalistes. J’aime l’art intelligent de Magritte et les couleurs et compositions colorées de Joan Mirò. J’aime la façon dont Sophie Calle articule poétiquement les images et les mots. Je m’inspire aussi de mon intimité, des histoires des autres, des choses dont on pense qu’elles nous affectent seules et qui en fait nous affectent toutes.”

L’œuvre de Charlotte révèle une ode à la couleur, à l’autonomie corporelle et à l’acceptation de soi. Ainsi sa photographie Les Enveloppes — Guimauve, 2015, Paris est issue d’un projet autour du corps.

“Je voulais montrer une autre image du corps nu que celle charnelle ou sexuelle, en dévoilant quelque chose de beau, d’évocateur et d’artistique malgré ce qu’on a tendance à cacher : les imperfections, les plis, les bourrelets. Telle une nouvelle statue du XXIe siècle, la texture de la peau devient presque gourmande, comme de la pâte à pain ou de la guimauve.”

Absurde Censure, 2018, Paris était une image prise à l’origine pour un projet sur un couple. Charlotte voulait publier l’image originale non censurée sur Instagram. “Mais bien sûr, le soi-disant mamelon féminin étant extrêmement dangereux pour la société, l’application a immédiatement supprimé mon image. Agacée, sur le moment, j’ouvre Photoshop, sélectionne le mamelon de l’homme, le copie et le colle sur le mamelon de la femme. Cette fois, l’appli- cation accepte l’image. Un téton, pourtant, n’a pas de sexe, mais en 2018, et encore aujourd’hui, pour censurer un téton dit féminin, il suffit de le cacher avec un soi-disant mamelon masculin.”

Charlotte désire mettre en lumiére la voix des personnes non entendues par notre société. Les modèles qu’elle photographie sont de vraies personnes avec leurs vraies histoires. Choisir les gens a toujours été assez instinctif pour Charlotte.

“Je n’ai aucun critère. J’aime les gens de toutes sortes et je peux trouver la beauté en chacune. J’aime représenter les personnes avec justesse, entre force et fragilité, gentillesse et assurance. Plus récemment, j’ai réalisé des portraits de femmes plus engagées politiquement dans la société. Je cherche à conserver la mémoire de femmes anonymes ou connues à travers la photographie, qui se battent pour des idéaux de justice sociale, mais être militante n’est pas une exigence pour moi.”

“Et même la personne qui pense qu’elle est la plus laide ou la plus insignifiante pourrait poser pour moi, tant de personnes ne savent même pas à quel point elles sont belles. »

Un autre coup de coeur de Charlotte est, 12H – Le Cri Défendu, 2021, Paris.

“C’est mon premier court métrage, qui comprend plusieurs épisodes courts pour la série, H24, 24h dans la vie d’une femme qui vient de sortir sur ARTE, une chaîne culturelle européenne. La série parle de la violence faite aux femmes qui se cache dans la vie quotidienne et de nombreux aspects de leur vie. Dans mon film, une jeune femme intervient dans une violente dispute conjugale sur le parking d’un fast-food. »

Charlotte montre la vérité brute sans utiliser le langage de tous les jours, mais joue plutôt avec un langage visuel fort en jouant sur des couleurs dynamiques, des images à la fois ludiques et sensuelles et des modèles évocateurs.

“J’ai l’habitude de réfléchir avant de faire mes images, de les construire en amont. Je me laisse parfois plus de liberté et d’improvisation sur le tournage. Je me donne un point de départ ou un cadre à partir desquels je crée au gré des moments. Pour mes vidéos, je réalise un montage dans ma tête avant de créer les images. Je construis et planifie ma vidéo plan par plan.”

Charlotte utilise à la fois la photographie et la video. Images fixes et en mouvement. C’est un thème central de son exposition : l’association de la photographie et de la cinématographie, qui combinées créent la magie de cette exposition.

 

Charlotte Abramow (née en 1993)

Née en Belgique, vit et travaille à Paris.

Charlotte Abramow est une photographe et cinéaste belge dont le travail allie sérieux et absurdité. Elle commence à photographier ses amis à l’âge de 7 ans et se passionne pour l’image à 13 ans. À 16 ans, elle est stagiaire aux Rencontres d’Arles, où elle rencontre Paolo Roversi, qui rédige plus tard un article sur ses images pour Polka Magazine en 2011 : “La fragilité et l’âme d’un guerrier ».

En 2013, elle s’installe à Paris pour étudier aux Gobelins, L’Ecole de l’Image, où elle obtient son diplôme en 2015. Elle est finaliste du Prix Picto de la Jeune Photographie de Mode en France en 2013 et lauréate du Prix Picto de la Jeune Photographie de Mode l’année suivante en 2014. En 2017, elle commence à réaliser des vidéos telles que « The Law of Murphy », « I Want Your Eyes » et « Les Passantes

». Le jour même de la sortie de « Les Passantes », Journée internationale des droits des femmes, il a été censuré aux moins de 18 ans sur YouTube pour « contenu offensant ». Cela a été inversé après avoir rencontré les protestations des utilisateurs, et la pièce a ensuite remporté le «Prix des Droits des Femmes» décerné par le Secrétariat d’État à l’égalité des genres. En 2019, Charlotte réalise le clip féministe d’Angèle Balance Ton Quoi (96M vues sur YouTube). Elle a participé à l’exposition collective, THE FEMALE LENS, à la Galerie Richard Taittinger à New York.

En 2020, elle conçoit et réalise « Le Petit Manuel Sex Education » pour Netflix, pour la sortie de la saison 2 de Sex Education — un objet éditorial de 64 pages sur le thème de l’éducation sexuelle composé de photos et de textes en France.

En 2021, Charlotte eut sa première exposition personnelle en France, Première Page, à la Galerie Fisheye à Aries de juin à septembre. Et maintenant, Charlotte a sa première exposition solo en Amérique à la Galerie Richard Taittinger. Cette exposition retrace sept années de photographie et met en lumière l’évolution du regard de l’artiste sur les femmes.

 

Richard Taittinger Gallery a été fondée en 2014 par Richard Frerejean Taittinger au 154 Ludlow Street à New York. Un espace de 600 m2 sur 3 étages conçu par Studio MDA. Galerie pionnière de la scène artistique du Lower East Side, RTG est aujourd’hui entourée d’institutions culturelles telles que le New Museum, I.C.P. (International Center for Photography) et la Brant Foundation. RTG développe un programme diversifié d’artistes internationaux de premier plan à différentes étapes de leur carrière, couvrant tous les supports artistiques et la photographie. Travaillant en étroite collaboration avec les conservateurs des Musées, RTG a réussi à placer les œuvres de ses artistes dans plus de 25 collections prestigieuses de Musées. RTG plaide pour la transparence des prix et la démocratisation du monde de l’art en présentant des artistes extérieurs au système tradi- tionnel du monde de l’art ainsi que des talents établis. RTG a lancé en juillet 2019 son programme d’éditions d’estampes numérotées et signées et en juin 2021 son programme NFT afin d’encourager la création de nouvelles collections d’art en proposant des œuvres à des prix abordables.

Richard Taittinger Gallery soutient des artistes engagés pour les valeurs éthiques, les droits de l’homme, la diversité, le féminisme et les questions environnementales.

 

Charlotte Abramow : Started From The Body

12 Novembre — 19 Décembre 2021

Galerie Richard Taittinger

154 Ludlow Street

New York, NY 10002

www.richardtaittinger.com

 

 

 

 

 

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