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Galerie Minsky : Editions Lienart : Pietro Pietromarchi : Steam Power

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De l’Erythrée au Sri Lanka, des Carpates à la Patagonie ou au Zimbabwe, et jusqu’aux confins du désert de Gobi, le photographe italien Pietro Pietromarchi a parcouru le monde pour saisir les derniers souffles d’une espèce en voie d’extinction : celle des trains à vapeur. Fidèle à l’argentique, au noir et blanc, et à son Hasselblad 6×6 manuel, il nous livre au format carré, sans recadrage ni retouche, des images intemporelles où des locomotives fulminantes surgissent comme des créatures fantastiques, dans d’ahurissants paysages. À l’occasion de la parution de son livre Steam Power (Editions Lienart), préfacé par la journaliste et critique d’art Bénédicte Philippe, la Galerie Minsky organise une exposition éponyme regroupant une sélection de ses meilleurs clichés.

Pietro Pietromarchi poursuit une émotion. Celle de l’enfant de cinq ans qui, se promenant avec sa mère dans les Dolomites, entend résonner la sonnerie du passage à niveau et voit jaillir de la forêt « une bête écumante qui hurle à travers les sapins » et dont le chauffeur lui fait, au passage, un salut de la main. À l’âge de neuf ans, lorsqu’on lui offre un Instamatic Kodak, il retourne sur les lieux pour tenter d’immortaliser la scène : c’est sa première photographie. Cette image, prise en 1974, fait partie de la centaine de clichés reproduits dans le livre Steam Power. Tous les autres proviennent de séries réalisées entre 2014 et 2019.

Pietro Pietromarchi vient d’une famille d’esthètes où tout le monde pratique une discipline artistique, activité qui reste le plus souvent cantonnée au domaine privé. Sans jamais se départir de sa double passion pour les trains et pour la photographie, il a ainsi embrassé une carrière d’architecte dont ses images, impeccablement structurées, portent fortement la trace.

À la confluence de l’art et du documentaire

C’est un sentiment d’urgence qui a transformé peu à peu ce qu’il pensait n’être qu’un violon d’Ingres en un projet à la confluence entre l’art et le documentaire :

« J’ai pris conscience de la disparition imminente des trains à vapeur et j’ai alors consacré tout mon temps libre à aller les photographier, dans des lieux souvent improbables et difficilement accessibles », explique-t-il. Il commence à exposer ses images en 1999, en Italie. Repéré par la galeriste parisienne Arlette Souhami (galerie Minsky) – qui l’expose en 2013 et en 2015 – en- couragé par le photographe et peintre américain Richard Overstreet, il poursuit sa démarche avec toujours plus de résolution.

Une vision romantique du dépassement

Puriste, Pietro Pietromarchi ne travaille qu’en argentique, avec un appareil photo dont tous les réglages doivent être effectués manuellement : « Pour lui, écrit Bénédicte Philippe, ce mode manuel, comme celui du développement artisanal des tirages, colle, au plus près de l’âme de l’âge d’or de la vapeur : la quête par l’effort, l’acharnement. Une certaine vision romantique du dépassement. Qu’il s’agisse d’attendre des heures l’évanouissement d’un bouquet de nuages, une pluie d’étincelles au cœur de la nuit. Et le miracle se produit. Souvent. Sans recadrage au final ni retouche. En dépit des accidents de parcours, des interdits, des intempéries, de la casse du matériel. » De multiples déconvenues que Pietro Pietromarchi relate dans Steam Power, au fil de captivants récits qui accompagnent ses images, et qu’il a écrit à partir de ses carnets de voyage (avec l’aide de Bénédicte Philippe pour la version française).

Fin de l’histoire

« Les locomotives à vapeur sont comme des êtres vivants. Il faut environ 8 heures pour les mettre en route et il n’y en a pas une pareille, chacune à sa personnalité, tous les cheminots vous le diront », souligne Pietro Pietromarchi, avant d’égrener un à un les noms de celles dont il a appris l’arrêt définitif après les avoir immortalisées. Leur panache de vapeur s’évanouit mais il a accompli son projet. Avec ses images aux infinies nuances de gris, qui magnifient ces titans de métal et les hommes qui les servent, il a splendidement rendu hommage à la “bête hurlante” qu’il a vu passer dans son enfance et au chauffeur amical qui l’a salué. L’artiste, qui a définitivement renoncé à sa carrière d’architecte, poursuit néanmoins sa quête, tout en se consacrant à une autre passion : la photographie de montagne.

 

Pietro Pietromarchi est né en 1965 à Venise et vit aujourd’hui à Bruxelles. Diplômé de la prestigieuse École polytechnique de Milan, il est architecte de formation. Il exerce ce métier en Italie avant de s’envoler pour Ahmedabad, en Inde, où il collabore avec le célèbre architecte Balkrishna Doshi.

Animé par une passion née lorsqu’il était enfant, il parcourt l’Inde en train pendant ses temps libres pour immortaliser les locomotives à vapeur qui y circulent alors encore. Il expose ses photographies à Milan en 1999, puis en 2000.

En 2001, il s’installe en Belgique, où il entame une carrière dans l’immobilier, tout en poursuivant dans le monde entier sa recherche des derniers trains à vapeur. Il est exposé à Bruxelles en 2006 avec le soutien de l’Istituto Italiano di Cultura, puis en 2013 à l’occasion de l’Accessible Art Fair par la galerie Minsky, qui organise en 2015 un solo show à Paris.

En 2021, il sort le livre Steam Power (Éditions Lienart) et une exposition éponyme est organisée galerie Minsky, à Paris. La même année il abandonne ses activités dans l’immobilier pour se consacrer à l’agriculture biologique et à la photo- graphie. Il poursuit son projet sur les locomotives à vapeur et en a initié un autre sur la montagne.

 

L’exposition

Du 2 déc. 2021 au 15 janv. 2022

Galerie Minsky

37 rue Vaneau, 75007 Paris

https://www.galerieminsky.com

 

Le livre

Parution le 2 décembre 2021

Editions Lienart

Textes de Bénédicte Philippe & Pietro Pietromarchi

26x27cm, 168 pages, 140 photos

Bilingue français / anglais

Prix : 35€

https://lienart2.wixsite.com/lienarteditions

 

 

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