Pour sa première exposition solo, Fabrice Fournier – alias Fifou présente une trentaine de photographies iconiques à la galerie Harcourt.
Depuis 20 ans, le photographe et directeur artistique Fifou est un témoin privilégié de la scène musicale du rap français ainsi qu’un acteur essentiel dans la construction de son image. Plus de 800 pochettes d’album éditées, quelques 201 projets en cours, et un chapeau sur la tête, lui valent d’être nommé « L’homme aux 1001 pochettes de rap ».
À 14 ans, Fabrice Fournier découvre le groupe hip-hop Wu-Tang Clan et rêve de devenir dessinateur de BD. Après des études de communication d’art visuel à Olivier de Serres, il crée les logos d’artistes rap et devient celui qui transmet graphiquement leur identité. En autodidacte, le jeune homme explore la photographie. Deux rencontres mar- quantes vont imprégner son style. Le célèbre photographe de mode et humaniste Christophe Gstalder lui transmet sa passion du médium, l’élégance de son regard, sa curiosité pour le sacré, le goût du clip et de la photographie argentique. Thierry Le Gouès, photographe français aux couleurs indélébiles, l’entraîne dans la conception des couvertures, notamment celles du magazine French.
Sa réputation s’amplifie, Fabrice devient Fifou, la musique urbaine, son univers. Fifou devient la référence de l’identité visuelle du rap.
Chacune de ses images naît tout d’abord de storyboards qu’il dessine lui-même.
En collaboration étroite avec l’artiste musical, en fonction de sa personnalité et de la tonalité de l’album, va s’élaborer le visuel de la pochette. Contrairement à la plupart des célébrités, toutes disciplines confondues, pour mieux être reconnus, les rappeurs cachent leur visage. À Fifou de les cagouler, de les flouter, de les ombrer pour mieux les mettre dans la lumière. Au fil du temps, le photographe a réalisé un impression- nant inventaire des différents mouvements musicaux du rap : le gangsta rap de Los Angeles, la Trap, et dernièrement le mouvement Drill.
À l’instar de Claude Gassian, photographe du rock anglo-saxon et de la chanson fran- çaise, ou encore de Jean-Marie Perrier photographe emblématique des années yéyé, Fifou a documenté le rap tout en instillant sa propre vision, sa poésie, son humour et ses engagements.
À l’approche de ses 40 ans – et des 40 ans du hip-hop -, cette première exposition per- sonnelle à la Galerie Studio Harcourt, marque un tournant dans son parcours, le fai- sant basculer dans d’autres univers, tout en lui ouvrant les portes du marché de l’art.
Agnès Grégoire, commissaire d’exposition
Harcourt est devenu le propriétaire de PHOTO.
Fifou X Harcourt
24 mai – 31 août 2022
Galerie du Studio Harcourt Paris
6 Rue de Lota, Paris 75016
www.studio-harcourt.com