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Charleroi : Galerie du Soir : Mathieu Van Assche

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Dans le cadre de leur partenariat, Le Soir et le Musée de la Photographie ont lancé la Galerie du Soir. Parallèlement à chaque nouvelle grande exposition du Musée, la Galerie du Soir présente un jeune artiste à découvrir. Un pari sur l´avenir décliné en quatre volets : un accrochage réduit mais significatif au Musée, un portfolio dans la revue Photographie ouverte, une présentation du photographe dans les pages du Soir et une sélection de son travail sur le site www.lesoir.be.

Pour cette nouvelle édition de la Galerie du Soir, notre choix s´est porté sur Mathieu Van Assche.

« A la base , explique Mathieu Van Assche, « je viens du monde de l’illustration ». Né en 1980, ce graphiste de profession arrive à la photographie par le biais de la gravure. « Comme tout le monde je faisais des photos de vacances mais je n’avais aucune ambition dans ce domaine. Un jour, je suis allé au Carnaval sauvage (carnaval urbain alternatif : ndlr) dont une copine m’avait parlé. J’avais un petit appareil et j’ai commencé à prendre des photos en me disant qu’il y avait là une bonne matière pour la gravure.»

A force d’avoir ces photographies sous les yeux, il décide de s’en servir directement pour les transférer sur plaque de cuivre et réaliser d’autres gravures. Tout en intervenant sur l’image. « Je voulais faire disparaître toute présence humaine, avoir uniquement les masques. Donc je redessinais sur les visages puis je réimprimais et ainsi de suite. »

Petit à petit, photo et gravure changent de statut. « La gravure est devenue un simple moyen d’impression et plus mon but final. Par contre, les « accidents » qui surgissent toujours en gravure ajoutent de la matière, un petit supplément d’âme. »

Aujourd’hui, Mathieu Van Assche continue à pratiquer l’illustration, le graphisme, la photographie, mêlant souvent les diverses disciplines. Mais en ce qui concerne la photo, il a redécouvert les plaisirs de l’argentique.

« Pour tout ce qui touche au carnaval ou aux photos de rue, j’aime bien travailler à l’argentique, avec de petits appareils compacts qui tiennent dans la poche. Car il y a, une fois encore, cette notion d’accident. Puis cette attente avant de découvrir le résultat. Et l’obligation de choisir, l’impossibilité de mitrailler à tout-va comme avec la photo numérique. Ne pas avoir tout, tout de suite, j’aime assez cette situation. »

A travers le Carnaval sauvage mais aussi les photos anciennes sur lesquelles il dessine, il explore différentes facettes du masque. « Ce que j’appelle les « photos sabotées », ça date d’il y a longtemps. J’en avais fait quelques-unes juste pour moi, pour m’amuser. Des photos anciennes trouvées sur le marché aux puces du Jeu de Balle. Je les ai ressorties il y a deux ans pour une petite expo et j’ai décidé de poursuivre la série. Je leur crée des masques en fonction de l’image, de mon humeur, de toutes les choses que j’ai vues… En travaillant toujours sur les originaux pour leur redonner une seconde vie. Si je ne les transformais pas, ces images finiraient à la poubelle ou dans le meilleur des cas chez un collectionneur. »

Avec le Carnaval sauvage, il est entré au cœur de cette passion du masque. « La première fois que j’ai suivi le Carnaval sauvage, c’était en spectateur. Maintenant, je participe également. Le fait d’être masqué me permet de vivre les choses de l’intérieur, d’avoir un contact beaucoup plus direct. »

Si le masque est au cœur de son travail actuel, cela ne résulte pourtant pas d’une volonté délibérée. « Je ne me suis pas dit : je vais travailler sur le masque. A la base, c’est une esthétique que j’aime. En peinture, j’admire Bosch, Brueghel… On retrouve ça dans le Carnaval sauvage et dans d’autres manifestations du même type. Au fil du temps, j’ai lu énormément sur le sujet à travers le monde : masques africains, japonais, chinois… Ce sont des choses qui m’attirent esthétiquement et, finalement, je crée petit à petit un univers cohérent avec des liens entre tout ce que je fais : les monstres, les esprits, les masques, le côté fête païenne… »

Et quand on lui demande, souvent, ce qu’il fait exactement, il répond : « Je fais des images. Et pour moi, une photo est une image au même titre qu’une illustration ou une gravure. C’est la même démarche : susciter des réactions à travers une création spontanée. Je ne cherche pas à délivrer un message. Par contre, ça m’intéresse de voir comment les gens interprètent les choses. Ce sont ceux qui regardent une image qui la font vivre en lui donnant parfois un sens auquel je n’ai pas du tout pensé. »

Jean-Marie Wynants

 

Musée de la Photographie de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Avenue Paul Pastur 11, 6032 Charleroi, Belgique

http://www.museephoto.be/

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