La Galerie des Minimes présente l’exposition « L’écho des ruines », une mise en résonance de deux artistes – Astrid Staes & Dieter Appelt, dont les thèmes et le questionnement se croisent. À travers un travail exigeant de photographie argentique, ces deux artistes offrent une expérience introspective et évocatrice, transcendant les frontières de la photographie traditionnelle. Les oeuvres exposées révèlent la profondeur émotionnelle et philosophique des deux artistes, capturant l’essence même de la condition humaine dans un monde en perpétuelle transformation.
« L’écho des ruines » est bien plus qu’une simple compilation d’images ; c’est une immersion profonde dans les questionnements intérieurs des artistes sur la vie, la mort et la transformation. Astrid Staes, jeune photographe française, nous guide à travers des lieux délaissés, porteurs d’un passé riche et d’une désolation qui résonne avec nos propres expériences. Son travail méticuleux en argentique capture la beauté éphémère des ruines, révélant la résilience et la puissance du processus de dégradation et de renouvellement.Ses photographies, ciselées par l’ombre et la lumière, évoquent une méditation sur la nature de l’existence. Elle cherche dans les lieux mutiques et les constructions défaites, sa propre image.
En parallèle, les œuvres de Dieter Appelt, artiste allemand renommé, apportent une dimension supplémentaire à l’exposition. Son exploration expérimentale du corps humain et des paysages désolés crée un dialogue fascinant avec le travail d’Astrid Staes. À travers des performances visuelles d’une intensité saisissante, Appelt met en lumière les thèmes de la résilience et de la transformation, invitant les spectateurs à réfléchir sur leur propre rapport à la vie et à la mort.Ses clichés donnent un éclat particulier à la violence. Elle est profondément esthétique.
Cet échange s’élabore dans les similitudes et les différences. Ainsi, s’ils explorent tous deux le temps qui passe, Dieter Appelt le rend palpable, il lui offre même une mesure : son corps qui change permet de donner un rythme, il montre ainsi la durée. Il le met en scène dans des photographies intenses. Astrid Staes l’illustre, au contraire, en effaçant consciencieusement le corps du cadre. L’image des ruines offertes au soleil ou à la nuit font histoire et ancrent une mémoire. Cela est assez explicite pour la photographe pour qui les ruines sont la trace d’un âge révolu, d’un passage. Elles sont donc à la racine d’une l’identité, elles raccordent solidement le passé au présent.
Un dialogue éloquent se déploie entre les deux artistes, dans le silence. Les photographies que Dieter « empile » et celles d’Astrid mises face à face, sont comme des tirades : ce sont deux solitudes qui se donnent le change et rompent avec l’isolement.
Les ruines enfin, présentent une dichotomie pour les deux photographes : il est question de la désolation comme de la cyclicité. Elles ne sont pas nues, elles sont habillées d’ombres suggestives. Les deux artistes, véritables alchimistes, révélent la violence dans l’immobilité parfaite. Ils insufflent également de la vie dans le vide. Leurs œuvres donnent une forme acceptable à l’incompréhensible.
Le 24 février à 17h à la galerie, Françoise Paviot animera une discussion avec Domitille d’Orgeval, docteure en Histoire de l’Art et commissaire, offrant une meilleure compréhension de l’œuvre de Dieter Appelt et son dialogue avec celle d’Astrid Staes
Dieter Appelt & Astrid Staes : L’écho des ruines
Jusqu’au 3 mars 2024
Galerie des Minimes
13 rue des Minimes
75003 Paris
www.galerieminimes.com