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Galerie David Guiraud : Entre Académisme, Érotisme et Pornographie

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La Galerie David Guiraud annonce la première exposition prévue dans le cadre du projet mené sur la représentation du corps masculin dans l’histoire de la photographie (exposition 1/8).

La première exposition du projet mené par la galerie, détermine les raisons qui ont poussé à la création des premières images représentant un corps masculin dans l’histoire de la photographie. Au 19eme siècle, les artistes ont rarement signé le travail réalisé sur le sujet, alors la galerie a opté pour une approche thématique dans l’inventaire et la classification des tirages originaux, ce qui a permis d’identifier l’académisme, l’érotisme, la pornographie, le sport et enfin la science comme autant de domaines qui ont contribué à l’émergence des représentations masculines.

L’étude du modèle devient centrale dans l’analyse de l’image, sa position, son attitude, son environnement permettent de déterminer, avec l’étude du papier, un thème et une période. Il devient une notion, le modèle type, qui s’applique à chaque thème rencontré : le modèle académique, érotique, pornographique, sportif et scientifique. Ils ne sont pas des alibis mais au contraire, ils sont les raisons objectives et souvent commerciales, de la production d’images masculines jusqu’au tournant du 20e siècle, avant l’émergences d’artistes créateurs.

L’exposition présente trois des principaux thèmes rencontrés à cette époque et met en lumière le glissement thématique et chronologique d’un type de modèle à un autre. Etablir une première articulation entre les modèles académiques – érotiques – pornographiques, permet de couvrir un large spectre des créations sur le corps masculin et d’envisager une logique et une évolution (avec l’exposition n°2 sur le modèle sportif) qui donne une place à la plupart des images rencontrées à cette époque.

 

Les chapitres de l’exposition :

Le modèle académique ou modèle pour peintre est une révolution dans l’étude des beaux-arts. Grâce à la photographie, le modèle (homme, femme, enfant) est figé dans différentes poses et peut servir n’importe où et n’importe quand, pour une durée illimitée et pour un cout incomparable. C’est l’une des rares fois où quelques grands noms se révèlent sur ce thème au 19e siècle : Durieu, Marconi, Igout, … Ces artistes offrent la première série d’hommes nus de l’histoire de la photographie

-Le modèle érotique sort visiblement du cadre académique et exprime une sensualité plus marquée, avec des poses et des mises en scène qui évoquent le désir et la séduction. A cette époque le modèle érotique est essentiellement féminin, mais on trouve son pendant masculin qui émerge entre le modèle académique et le modèle sportif dont il s’inspire souvent. Le modèle est nu, sans érection et le plus souvent seul. Il est à la fois une image d’Epinal et un jalon essentiel à l’histoire.

-L’apparition du modèle porno en studio n’est possible que grâce aux multiples studios professionnels qui essaiment Paris à cette époque. La photographie est une technique complexe et chère qui n’est pas encore pratiquée par tout le monde. Les premières images pornographiques apparaissent et montrent un modèle nu, en érection et en interaction avec un partenaire. Il est souvent mis en scène par le photographe dans le cadre d’un fantasme particulier (marins, militaires, religieux, …) dans son studio ou à l’intérieur d’une des nombreuses maisons closes de la capitale. L’intrusion du photographe dans les maisons closes, dont l’objet était de constituer des catalogues pour la clientèle des maisons, est peut-être à l’origine de l’industrie de l’image pornographique qui apparait alors. Elle est essentiellement hétérosexuelle mais, dans cette exposition, c’est aux premières images homosexuelles que nous nous intéresserons.

Le modèle porno amateur apparait, quant à lui, avec l’avènement du négatif souple et des appareils photos destinés au plus grand nombre. Les appareils sont popularisés par Kodak, d’abord en 1888, puis en 1898 avec le Folding Pocket Kodak. De nombreux amateurs se lancent alors dans la création d’images érotiques et/ou pornographiques, explorant leur propre vision du corps masculin et de l’homosexualité. Ces clichés offrent un aperçu plus intime et réaliste de la sexualité et de l’érotisme de l’époque.

Suivre le parcourt des modèles de Vincenzo Galdi et Wilhelm von Pluschow est intéressant quand on constate leur présence sur des images pornographiques, alors qu’on les rencontrait plutôt dans les compositions classiques et simplement érotiques des deux pionniers de la photographie masculine. Il est possible de penser que Galdi et Pluschow ont eu une production d’images pornographique non officielle et inconnue jusqu’alors. Ou bien que les modèles étaient des professionnels et qu’ils travaillaient pour différents studios . L’enquête ne fait que commencer !

L’exposition se déroulera jusqu au au 4 novembre et du 15 novembre au 23 décembre 2023.

L’exposition fera partie du parcourt officiel de Photo Days en novembre 2023.

 

Galerie David Guiraud
5, rue du Perche
75003 Paris
01 42 71 78 62
[email protected]
www.galerie-david-guiraud.com

Mardi / Samedi – 14h30 / 19h

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