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Gabriel de La Chapelle

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D’où vient votre photographie ? Gabriel de La Chapelle : Vaste question psychanalytique. Quel est ce rapport à l’image qui me pousse à vivre dans cette voie? Figer le temps et le présenter à plat en deux dimensions. C’est sans doute Le plaisir de composition qui me plaît tant. On compose avec la lumière et son sujet. Quelles qu’en soient les sources et la finalité on en revient toujours à jouer avec ces deux éléments.

Quand a lieu l’instant décisif pour vous ?
G. C : Serait-ce comme l’affirme Cartier Bresson “mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur” ? Il est sûr en tout cas que cet instant implique une énorme part d’incertitude. Une incertitude qui rend la photo fragile et attachante.

Qu’est-ce qui a inspiré votre série ?
G. C :
Pour la série Los Angeles, l’Est et l’Ouest ont toujours divisé les hommes… Je me suis donné comme ligne directrice de passer deux mois à Los Angeles. Avec une unité de fond et de lumière, je me suis attaché à rendre compte d’une typologie de visage selon le quartier ou je me trouvais. A l’Est, les têtes de hippie, de fêtards branchés, de cow-boys dans la lumière glauque des bars d’aspect miteux, et de sa partie Ouest où se mêlent blondes peroxydées, mâles hollywoodiens et créatures indéterminées dans les lumières multicolores ou clinquantes des villas de la jet-set. Deux aspects d’une ville tentaculaire. J’inscris ce travail sur Los Angeles dans une série de photographies qui traite du regard ou de son absence. Parfois frontal mais aussi fuyant, c’est lui qui caractérise l’intensité d’un portrait. Le corps et son positionnement a aussi son importance. Tokyo’s et Limbes en sont les questionnements.Tokyo’s sur l’absence de corps dans un environnement ultra urbain. A l’inverse c’est aussi un corps entre deux états, comme suspendu que j’ai esquissé en Afrique du Sud avec Limbes, une recherche que je mène depuis plusieurs années en divers endroits du globe.

Quelles sont les tendances photographiques actuelles selon vous ?
G. C :
Indéniablement la photo à qui “frappe”. Celle qui étonne et se dévoile immédiatement en marquant le coup. Nous sommes plus dans la photo concept que dans l’instantané du reportage. Les flux de diffusion sont tellement nombreux qu’il faut se démarquer et capter l’attention.

L’expérience du monde a incroyablement changé, sa représentation a évolué, le numérique devient-il selon vous essentiel à l’esthétique photographique contemporaine ?
G. C :
Un photon ou un pixel. Deux manières d’écrire avec la lumière. Ce n’est pas tant le matériau mais ce qu’on en fait qui importe. Je suis de la génération numérique et de l’immatériel. Je vis donc dans ce monde numérique. C’est une juste évolution des choses. Je suis intrigué de savoir quels seront nos outils dans 50 ans.

Propos recueillis par Séverine Morel

REPRESENTATION
FIGURE – http://www.figure.fr/ 

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