Par Nadia Arroyo Arce
Fidèles à l’un de nos principaux objectifs visant à rapprocher l’art et la culture de la société à travers nos expositions, nous menons depuis 10 ans un vaste programme d’expositions itinérantes reposant en particulier sur la programmation photographique qui remonte à 2009.
Cette programmation s’est intéressée dès le début aux grands maîtres de la photographie et aux auteurs contemporains qui, bien qu’à mi-chemin de leur carrière, ont déjà atteint ce que l’on pourrait appeler une première maturité, et avec elle une renommée internationale précoce et incontestée, mais qui, jusqu’à maintenant, n’ont fait l’objet d’aucune grande exposition, ni à Madrid, ni à Barcelone .
Pour générer un plus grand retentissement à l’étranger, nous œuvrons pour que tous nos projets puissent voyager dans d’autres villes après avoir été présentés dans notre salle d’expositions de Madrid, et dans celle de Barcelone depuis 2016. Certains projets ont rencontré un grand succès par la suite, chaque fois que les conditions de conservation des copies et des prêts l’ont permis.
À ce titre, au fil des ans, nous avons créé un réseau de collaborations institutionnelles dans notre pays et à l’étranger avec plusieurs centres tels que le SFMOMA de San Francisco, le musée Huis Marseille d’Amsterdam, celui du Jeu de Paume de Paris, le Fotomuseum de Rotterdam, la George Eastmann House de Rochester, le C/O Berlin de Berlin ou encore la salle Rekalde de Bilbao, parmi bien d’autres.
De plus, nous avons eu la possibilité de présenter au Brésil, en Colombie et au Mexique les œuvres de plusieurs artistes : Brassaï, Walker Evans, Emmet Gowin, Gotthard Schuh Fazal Sheikh ou encore Dayanita Singh.
Grâce à cette présence à l’étranger, nous avons le plaisir d’annoncer la tenue aux Pays-Bas pendant cet automne de trois expositions produites par Fundación MAPFRE entre 2018 et 2019. Il s’agit de Berenice Abbott au musée Huis Marseille d’Amsterdam (du 7 septembre au 1er décembre), de Brassaï au FOAM de la même ville (du 13 septembre au 4 décembre) et de Richard Learoyd, au Fotomuseum de La Haye (du 5 octobre 2019 au 5 janvier 2020).
Pour ce qui est de notre collection de photographies, ses origines remontent à 2007. Depuis lors, nos acquisitions et expositions ont permis de découvrir des contenus avec une évolution étroitement liée dans le but de constituer un projet important permettant de faire parvenir à la société notre proposition sur la signification et l’importance de l’image photographique en tant que langage, fenêtre et dialogue entre l’homme et le monde contemporain.
Le point de départ de la collection a été l’acquisition de la célèbre série de Nicholas Nixon, Les sœurs Brown, sans doute l’une des réflexions les plus fortes de l’art contemporain sur le passage du temps. Cet achat, suivi d’autres acquisitions importantes comme celles concernant les œuvres de Graciela Iturbide, de Paul Strand ou récemment de Paz Errázuriz, montrent à leur manière comment nous voulons faire évoluer la collection qui vise à rassembler, chaque fois que cela est possible, un ensemble de photographies permettant de mieux comprendre l’œuvre de chaque photographe. Dans ces cas précis, le visiteur a un aperçu complet de l’œuvre de ces artistes à travers la collection.
La collection compte actuellement plus de 1 200 œuvres et elle est enrichie en permanence par des acquisitions et des commandes à des artistes déjà présents dans nos expositions et que nous invitons pour leur permettre de travailler en Espagne. Jitka Hanzlová est venue travailler à Madrid en 2012, Emmet Gowin l’a fait l’année suivante à Grenade, Vanessa Winship dans la province d’Almería en 2014, Richard Learoyd est allé l’année dernière à Lanzarote avec sa chambre noire, Eamonn Doyle vient de terminer un projet en Estrémadure et Tomoko Yoneda prépare déjà un nouveau projet pour l’été prochain.
En certaines occasions, la collection a également permis d’élaborer des projets accueillis par d’autres institutions. En effet, la collection d’Iturbide – qui comprend en tout 184 œuvres – a été présentée en 2018 à la Fondation Barrié de la Maza de La Corogne (Galice, Espagne), ainsi qu’une partie de cette collection en 2019 lors du Fotografie Forum Frankfurt de Francfort ; Paz Errázuriz – avec 180- au Musée des Beaux-Arts de Santiago du Chili ou encore l’exposition “Retratos”, avec pour commissaire Carlos Gollonet, conservateur en chef de la photographie de Fundación MAPFRE, qui propose un aperçu de l’histoire de la photographie en prenant le portrait comme fil rouge, l’un des genres les plus vigoureux des beaux-arts, et discipline essentielle de la photographie depuis ses origines, projet qui a été présenté en 2015 par le Musée de la ville de Mexico dans le cadre de la programmation du Festival FotoMex.
Fundación MAPFRE inaugurera en Mai 2020 un nouveau centre d’art consacré essentiellement à la photographie. D’une part, ce projet s’inscrit dans la continuité de la ligne d’expositions menée jusqu’à présent, avec des rétrospectives des grands maîtres de la photographie du XXe siècle et des panoramas complets d’auteurs contemporains ayant connu une renommée internationale précoce et indiscutable.
D’autre part, elle promouvra des initiatives inédites dans l’activité photographique de la fondation telles que, entre autres, l’inclusion dans le programme d’expositions de collections et de fonds photographiques catalans provenant des secteurs public et privé, la création d’un programme éducatif destiné aux écoles et aux familles, la programmation de cycles de conférences ou encore la remise de prix.
Ce nouvel espace, qui substituera le siège actuel, sera installé dans le célèbre bâtiment dénommé “Edificio Vela”, aux pieds de l’une des tours les plus représentatives du Barcelone contemporain: la Tour MAPFRE.
Ce nouveau siège aura une superficie totale de 1400 m2 répartis sur 2 étages, avec deux salles d’expositions et des espaces réservés à d’autres usages (librairie, activités éducatives et un auditorium).
Nadia Arroyo Arce, Director of Cultural Action Fundación MAPFRE