« Le confinement n’est pas pour ceux qui travaillent sans télétravail (existe-t-il mot raccourci pour le dire ?). Tous les jours et certaines nuits, au contact des autres, il faut être attentif au respect des gestes barrières, respect dont nous sommes tous responsables mais pour lequel nous dépendons aussi beaucoup de l’autre, de ses niveaux de compréhension et d’acceptation. Il y a donc comme un climat d’appréhension, une épée de Damoclès, la lame en acier de type SARS-CoV-2…
Le confinement est aussi être au calme et s’occuper par exemple de mon jardin. Débroussailleuse en panne. Quelle chance d’avoir son jardin vide de vrombissement tout comme le ciel bleu demeure aujourd’hui vide de trainées blanches. J’ai sorti ma faux pour faucher les graminées, les fleurs que je ne voulais pas faucher. Apportés par les cieux, les pissenlits à peine en fleur finiront coûte que coûte en graines, portées par le vent. Ces plantes, je les endommage sans aucun hommage…
Ainsi est née la photographie réalisée le soir, avec la faucheuse, à la lame d’acier taillée au pouvoir angoissant de l’image. » Frédéric Decante