Mehrali Razaghmanesh s’est rendu dans les forêts hyrcaniennes pendant la majeure partie de sa vie; d’abord comme des sorties tranquilles avec son père et plus tard pour les photographier. Situées sur les rives sud de la mer Caspienne, dans le nord de l’Iran, les forêts hyrcaniennes comptent parmi les écorégions les plus anciennes et les plus importantes du monde. D’une superficie de 55 000 kilomètres carrés, la forêt est située dans les deux pays que sont l’Iran et l’Azerbaïdjan. Ses origines remontent à l’ère jurassique et il est souvent appelé le musée naturel, mais au fil du temps, une grande partie de sa superficie a été convertie en terres urbaines et agricoles. Son emplacement stratégique entre l’Asie et l’Afrique en fait un habitat clé pour de nombreuses espèces d’oiseaux migrant entre les deux continents.
La forêt a été sous la protection des ministères de l’environnement et du patrimoine culturel en Iran, mais sa survie est menacée par la foresterie, l’agriculture et le braconnage non durables. Le nom «Hyrcan» est la version romaine du nom persan Gorgan qui signifie «terres des loups» et est le nom d’une ville iranienne située dans cette forêt. Le jeudi 22 juin 2006, la République d’Azerbaïdjan a présenté une pétition pour inscrire les jungles hyrcaniennes sur les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO. Après avoir examiné la pétition, l’UNESCO a annoncé qu’en raison du fait que la République d’Azerbaïdjan ne détient que 20 000 hectares de forêt contre 2 000 000 d’hectares de l’Iran, le site devra être co-enregistré sous les noms des deux pays. Cependant, après la rédaction des documents, l’Iran n’a pas accepté que son nom soit inscrit par ordre alphabétique après celui de l’Azerbaïdjan, comme l’est la loi sur les enregistrements dans deux pays.
Son raisonnement est que sa part de jungle est bien au-delà de celle de l’Azerbaïdjan. Ce désaccord a duré treize ans jusqu’à ce que finalement en juillet 2019, les forêts aient été enregistrées avec le nom de l’Iran avant celui de l’Azerbaïdjan. Pour Razaghmanesh, la menace et l’attaque constantes contre la nature sont plus qu’une perte de l’environnement. Ses photographies, présentées dans de magnifiques tirages à la gomme bichromatée, capturent la beauté austère et royale de la forêt. Malgré la nature apparemment intacte de chaque paysage, chaque image nous rappelle l’existence de plus en plus cruelle et destructrice de l’homme. Razaghmanesh préfère ne pas capturer les fautes de l’homme en choisissant de créer sa propre réalité dans un monde absent d’un tel comportement. Il revient sans cesse dans ces forêts et, selon ses propres mots, « C’est le seul endroit où je ne me sens pas seul… quand je suis là-bas, je me rends compte à quel point il y a à perdre. »
Mehrali Razaghmanesh: A ou I
dans l’exposition du Foam Museum intitulée On Earth – Imaging, Technology and the Natural World (Sur Terre – Imagerie, Technologie et Monde Naturel)
Jusqu’au 2 septembre 20209
Les développements technologiques et l’évolution rapide du climat ont fondamentalement changé notre relation avec la nature. La photographie, comme aucun autre médium, nous permet d’observer le monde et l’effet de notre existence sur lui. Mais peut-il aussi être un catalyseur pour de nouvelles façons de gérer notre environnement? La vaste exposition thématique On Earth – Imaging, Technology and the Natural World rassemble le travail de 27 artistes contemporains qui réfléchissent à la relation entre l’homme, la technologie et la nature à travers des stratégies visuelles innovantes. Ils utilisent la réalité virtuelle, la photographie en jeu, Google Earth, les médias sociaux et d’autres aides visuelles avec lesquelles nous nous rapportons à la nature.
ARTISTES PARTICIPANTS
Thomas Albdorf (1982), Jonathas de Andrade (1982), Jeremy Ayer (1986), Fabio Barile (1980), Matthew Brandt (1982), Melanie Bonajo, (1978), Persijn Broersen & Margit Lukács (1974 & 1973), Raphaël Dallaporta (1980), Mark Dorf (1988), Lucas Foglia (1983), Noémie Goudal (1984), Mishka Henner (1976), Femke Herregraven (1982), Benoît Jeannet (1991), Adam Jeppesen (1978), Anouk Kruithof ( 1981), Mårten Lange (1984), Douglas Mandry (1989), Awoiska van der Molen (1972), Drew Nikonowicz (1993), Mehrali Razaghmanesh (1983), Guillaume Simoneau (1978), Troika (1976 & 1977), Maya Watanabe (1983), Guido van der Werve (1977).
On Earth est organisé par Foam et produit en collaboration avec Les Rencontres d’Arles. L’exposition est en partie rendue possible par le Swiss Arts Council Pro Helvetia, la Fondation MIAP, le Goethe-Institut Amsterdam, l’Institut français des Pays-Bas et le Kleurgamma Fine-Art Photolab. Foam est soutenu par BankGiro Loterij, De Brauw Blackstone Westbroek, Foam Members, la municipalité d’Amsterdam, Olympus et la Fondation VandenEnde.
https://www.foam.org/museum/programme/on-earth-imaging-technology-and-the-natural-world
Ag Galerie
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