Le festival photographique animalier de Montier se tient du 18 au 21 novembre. Philippe Ricordel y expose ces étonnants clichés et nous en parle ainsi !
Philippe Ricordel est né à Paris et viendra à la photographie très tôt puisque la première image qu’il se souvienne avoir pris est un portrait de sa mère à l’âge de 10 ans (ayant emprunté le Savoy-Royer de son père). Ce n’était que le premier pas vers un monde d’images (premier reflex à l’âge de 17 ans). Parisien mais élevé entre campagne et ville ces première photos seront celles que l’on peut faire avec la nature qui nous entoure. Les sports mécaniques, F1 notamment, feront également partie des domaines explorés.
Des études d’ingénieur plus tard, il voyage à travers le monde d’abord professionnellement, toujours avec son boitier et une pellicule pour témoigner de ce qu’il voit, ressent. Peu à peu le retour vers une photo nature s’impose à lui au début des années 2000.
Aujourd’hui, photographe par passion, il est un voyageur du monde fasciné par la beauté de la terre et des animaux sauvages qui la peuplent, il en témoigne avec ses images réalisées au plus près des espèces dans leurs milieux naturels.
Son travail sur les rhinopithèques, des primates rares et fascinants qui peuplent les plus hauts sommets de Chine, (Rhinopitèques de Biet et de Roxellane) a commencé lors de la découverte de ces espèces en endémiques de la Chine en étant basé lui-même à Shanghai pour son travail. Aujourd’hui ce sont les images les plus récentes, réalisées en 2018, sur les deux espèces qu’il présente dans une exposition de 24 photographies au Festival de Montier en Der.
Ces deux espèces sont largement méconnues du grand public malgré une image de rhinopithèques de Roxellane grand prix du Wildlife Photographer of the Year en 2018 (Marsel Van Oosten) , leur apparition dans le film « Nés en chine » de Disney (sorti en France en 2017 – Roxellane) et un reportage, toujours sur l’espèce Roxellane, dans le documentaire diffusé en 2020 sur France 2 « Une planète, deux mondes sauvages – Hémisphère Nord » (réalisation Jo Avery pour la BBC).
Elles partagent toutes deux le triste privilège d’être classifiées « espèce en danger » (statut EN –Endangered) selon la classification de l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature).
Le rhinopithèque de Biet (au pelage blanc et noir et aux lèvres roses) a été découverte en 1897 et elle tire son nom de Mgr Félix Biet, missionnaire au Tibet qui avait envoyé 7 spécimens au Muséum d’histoire naturelle de Paris, d’où l’origine du nom latin Rhinopithecus bieti.
Depuis, l’espèce est restée largement méconnue jusque dans les années 1990. Le rhinopithèque de Biet est un des rares primates à vivre dans un environnement des plus extrêmes, dans les forêts de haute altitude, entre 2800 et 4700m dans les montagnes du Yun Ling, entre le Mékong et le Yang-Tse-Kiang, au nord-ouest du Yunnan et au sud-est du Tibet. On estime sa population totale à environ 2-3 000 individus répartis en une quinzaine de groupes isolés. Compte tenu de l’étendue de son habitat et des difficultés d’accès à ces régions, il est possible que toutes les populations ne soient pas encore découvertes.
Le rhinopithèque de Roxellane (pelage doré et au visage bleu) compte une population largement supérieure à celle de son cousin (16500 individus en comptant les deux sous espèces, Qinlingensis (4400) et Hubeiensis (1100) versus une population de 2-3000 individus pour le rhinophitèque de Biet).
Ils vivent dans des forêts tempérées situées en haute altitude, entre 1300 et 2800m, où les hivers sont longs et froids (il n’est pas rare que les températures descendent sous la barre des 0°C la nuit) et où il subsiste d’importantes variations saisonnières en ce qui concerne la disponibilité de la nourriture. Cette espèce de singe menacée vit principalement dans les provinces du Sichuan, du Gansu et du Shaanxi, ainsi que dans la Réserve naturelle de Shennongjia, dans la province du Hubei. Son habitat demeurant assez facilement accessible à l’homme, les dérangements liés aux activités humaines (exploitation forestière, développement urbain, tourisme, …) sont potentiellement plus fréquents.
Un article complet sur le rhinopithèqye de Roxellane a été récemment publié (Décembre 2020) par le magazine Nat’Images avec pour illustration les images réalisées par Philippe Ricordel.
Philippe est membre de l’International Primate Society (IPS) et de la SFDP (Société Française de Primatologie) et travaille en collaboration avec diverses associations comme Selamatkanyaki (Indonésie) et BBPP (Guinée équatoriale).
Il fait partie du collectif DR et contribue également au Podcast Baleine Sous Gravillon.
« Je pense que la vulgarisation, l’éducation sont des éléments clés dans la prise de conscience de l’évolution de l’environnement, les podcasts de Baleine sous gravillon sont là pour ça, les interviews de spécialistes des sujets, comme Jean-Michel Bernard pour l’épisode sur le loup ou bien encore celui sur les cachalots avec François Sarano correspondent parfaitement à cet esprit d’éveil des consciences que moi-même j’essaye d’avoir dans ma démarche photographique. »
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