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Festival Phémina 2020

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Nous vous avons montré la semaine dernière les images de Valérie Simonnet présentées lors du festival Phémina de Fontainebleau. Nous lui avions demandé de tenir son journal durant le weekend du festival : elle a fait mieux que cela en nous apportant cette journée qui est dédiée à Phémina!

Jean-Jacques Naudet

 

Il y a cinq ans, germait l’idée d’un festival d’un nouveau genre, consacré à la place des femmes dans la photographie. Mais loin d’encourager les clivages et la séparation, Phémina entretien la délicate alchimie d’une cohabitation fructueuse entre photographes des deux sexes…

Le monde de la photographie est encore dominé par les hommes : qu’il s’agisse de la mode, du photo-journalisme, de la nature ou du portrait, les femmes photographes sont restées trop longtemps marginales et encore trop peu connues du grand public. Parallèlement, la Femme est l’un des sujets récurrents des photographes qui ne cessent d’en explorer les différentes dimensions. Fort de ce constat, le principe d’une exposition qui mette la femme et la condition féminine en avant semblait tout à fait légitime. D’une part pour mettre en lumière les nombreuses femmes photographes de talent, d’autre part pour tenter d’illustrer l’incroyable diversité de la femme en tant que fascinant sujet photographique.

Fabrice Milochau, photographe spécialiste du paysage, a imaginé ce festival en 2015 à la suite d’un shooting bénévole organisé pour la journée internationale des femmes. Stimulé par cette expérience inédite pour lui, il envisage de monter une opération plus pérenne où les femmes seraient à l’honneur. C’est dans le cadre du collectif de photographes Croisons nos Regards qu’il développera cette idée l’année suivante.

« La présence des deux sexes au sein d’un même festival est un symbole important du lien et des valeurs de partage artistique que nous voulons mettre en avant. C’est aussi ce qui distingue l’approche de Phémina par rapport à d’autres manifestations beaucoup plus cloisonnantes. » résume Fabrice.

Le festival vient d’ouvrir sa 4eme édition à Fontainebleau, dans le cadre privilégié de la salle des fêtes du théâtre municipal de style Louis XIII, inscrit à l’inventaire des monuments historiques. Les nouveaux locaux de la Charité Royale, complètent l’installation en hébergeant notamment l’invité d’honneur masculin, Nicolas Bigot : « chaque année le festival met en avant deux invités d’honneur, une femme et un homme, qui incarnent le concept mixte de Phémina ». Isabelle Chapuis est l’invitée féminine de cette année, aux cotés de plus de 26 autres exposantes, sur 35 photographes au total. Car si la mixité des exposants est admise et encouragée, elle n’implique pas une logique de quotas ou de parité exacte des participants pour autant : « il est clair que la qualité globale des dossiers reçus cette année était largement en faveur des femmes ; le niveau et la dimension artistique de leur propositions surpasse de plus en plus nettement les dossiers masculins » constate Fabrice Milochau.

Avec une moyenne de 7 images par exposant, le festival Phémina met en scène plus de 250 photographies sélectionnées par un jury, lui aussi mixte, composé des membres du collectif organisateur et de personnalités extérieures. Pour le cru 2020, Phémina a fait appel à l’œil avisé de Fabrice Héron iconographe, Stéphanie Tritz rédactrice photo, Sylvie Hugues consultante photo et Michael Drihen directeur du théâtre de Fontainebleau.

Tous les genres et sujets trouvent leur place, depuis le reportage sociétale jusqu’à l’autoportrait en passant par le nu ou le paysage… Pour les femmes photographes tous les sujets sont admis, seuls les hommes sont contraints de présenter une sérié qui mettent en scène la Femme ou la féminité. Femmes photographes et femmes photographiées, ainsi se décline plus simplement le leitmotiv de Phémina.

Depuis 2019 le festival Phémina propose aussi une lecture de portfolios en collaboration avec l’Association Nationale des Iconographes (ANI) afin de permettre au plus grand nombre de soumettre leurs books à des professionnels de l’image. Cette démarche complète le programme de conférences et ateliers-photos qui s’organisent autour des expositions.

« nos exposants viennent de toute la France et on commence à recevoir des candidatures internationales. Mine de rien, le festival bénéficie d’un excellent bouche à oreilles, bien que nous disposions d’une communication encore discrète »… avec une équipe organisatrice extrêmement restreinte, Phémina est l’exemple même d’une authentique démarche bénévole qui tire sa force de la proximité et des relations humaines entretenues avec les exposants. « nous développons rapidement des relations amicales avec pas mal de photographes, par le simple fait d’être disponibles et présents avec eux sur le terrain, de partager des repas ensemble, de prendre le temps de discuter… » souligne l’organisateur. L’édition 2020 est certes marquée du saut de la crise sanitaire, mais le festival à tenu bon ; la ville impériale de Fontainebleau, cernée de sa magnifique foret, découvre ainsi avec bonheur le travail de nombreux artistes en plein devenir, comme ce festival qui s’installe progressivement comme une nouvelle référence dans le paysage culturel d’île de France.

 

https://croisonsnosregards.fr/

 https://www.facebook.com/pheminafestival/ 

@festivalphemina

 

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