Rechercher un article

Festival L’Oeil Urbain : Darcy Padilla

Preview

En 1993, Darcy Padilla rencontre Julie Baird au cours d’un reportage durant lequel elle suit un médecin dans sa tournée à l’Ambassador – un hôtel du quartier de Tenderloin à San Francisco qui tient lieu d’annexe aux hôpitaux surchargés. Une fois ce reportage terminé, elle décide de revenir dans cet hôtel pour suivre les personnes avec qui elle a noué une forte relation.

Jamais elle n’avait imaginé que ce 28 février 1993 marquerait le début d’un long projet photographique au cours duquel elle suivrait, au plus près, dix-huit années de la vie de Julie, des ruelles de San Francisco au fin fond de l’Alaska. De là naît le Julie Project, une série d’images en noir et blanc qui racontent le destin tragique de cette jeune femme, de ses enfants et des hommes qui l’ont entourée. La naissance de Rachel, les grossesses successives, le placement des enfants en foyer, le combat contre la maladie, sont autant d’épisodes de la vie de Julie que racontent ces images avec pudeur et justesse. Dans cette approche tout à la fois documentaire et intimiste qui démarre le jour de leur rencontre et se termine à la mort de Julie, Darcy Padilla témoigne de la pauvreté, des familles brisées, de la toxicomanie, du sida et des relations violentes.

“J’ai rencontré Julie pour la première fois le 28 février 1993. Julie avait 18 ans, et se trouvait dans le hall de l’hôtel Ambassador, pieds nus, pantalon ouvert et portant une enfant de 8 jours dans ses bras. Elle vivait dans le quartier SRO (Single Room hotel) de San Francisco, un endroit où l’on trouve des logements pas chers et des petits restaurants à soupe. Sa chambre était remplie de vêtements jetés à même le sol, au milieu de cendriers et d’ordures. Elle vivait alors avec Jack, le père de Rachel, sa première fille, et qui l’a rendue séropositive. Elle le quitta quelques mois plus tard pour arrêter de se droguer.” Darcy Padilla

 

Photographe américaine basée à San Francisco, Darcy Padilla s’inscrit dans la tradition de la photographie sociale et documentaire. Elle photographie les sans-abri, les toxicomanes, les marginaux. Elle devient « commise d’office auprès des pauvres » comme la définit Emmanuel Carrère, écrivain, scénariste et réalisateur français.

De 1993 à 2011, Darcy Padilla a suivi et photographié la vie de Julie, aujourd’hui disparue. Jeune femme atteinte du sida, elle vivait seule dans une extrême pauvreté puis est devenue mère de deux enfants que Darcy accompagne désormais… Pour ce travail exceptionnel « Julie 1993-2010 », elle a reçu plusieurs prix dont le W. Eugene Smith de la photographie humanitaire, le John Simon Guggenheim Memorial Foundation et, le Getty Images Grant for Editorial Photography en 2010, puis un World Press Photo en 2011.

En 2013, elle obtient une bourse du festival Photoreporter de St Brieuc pour son travail sur le gaz de schiste, l’or noir du Dakota du Nord. Ses derniers travaux se concentrent particulièrement sur les États-Unis.

En 2014 les Éditions de La Martinière publient le livre « Family Love » qui regroupe les photographies de la série « The Julie project » et des textes inédits de l’écrivain Emmanuel Carrère.

Darcy Padilla est membre de l’Agence VU’ depuis 2012.

 

Darcy Padilla : The Julie Project
(Agence VU’)

Commanderie Saint-Jean

www.loeilurbain.fr

 

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android