Le terme ornithologie désigne l’étude des oiseaux, mais dans le cas de cette exposition organisée par Rodrigo Orrantia, il couvre les nombreuses activités qui reflètent notre fascination pour les oiseaux et leur univers. Les projets traitent ici du lien primal unissant les hommes et les oiseaux, et des pratiques qui découlent de cette relation complexe.
Les projets exposés vont au-delà de l’observation des oiseaux et explorent les différents contextes et histoires qui les concernent. Il s’agit d’études qui ont pour sujets les oiseaux comme les personnes, les cultures et l’âge anthropocène, où hommes et animaux tentent de s’adapter à un environnement en mutation. Cette exposition comprend des projets photo et vidéo du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de l’Espagne, d’Allemagne, de Turquie et du Japon. Ces histoires d’oiseaux nous emmènent depuis la Nouvelle-Zélande, jusqu’en Chine, en Mongolie, au Moyen-Orient et en Europe, ce qui nous rend conscients des liens et correspondances globales entre ces pays.
Outre les études expérimentales des oiseaux et de leur univers, les divers projets de cette exposition présentent des modes de travail novateurs dans le domaine de la photographie, de la vidéo et du son. Ils ont tous été produits au cours des dernières années, ont remporté des prix et ont été salués par la critique pour leur originalité, et aussi pour le soin et l’attention apportés à leur production finale, qu’il s’agisse d’un livre photo, d’une installation sonore ou d’un film.
Le travail réussi de Ricardo Cases, Paloma Al Aire, raconte l’histoire des courses de pigeons et les différentes traditions qui les entourent en Espagne. La série Mark Goes to Mongolia, de Martin Parr, une réussite elle aussi, accompagne l’éleveur et dresseur de pigeons Mark Evans durant des courses de pigeons et des enchères en Chine et en Mongolie. La série Pigeons de Stephen Gill complète ces histoires, et plutôt que de montrer le pigeon dans notre monde, nous entraîne dans le leur.
Pour son projet intitulé No Bird Sang, Anaïs López a passé dix-huit mois à explorer l’île d’IJburg. Elle a suivi Jean Poppers – un aveugle qui possède un don étonnant : il peut reconnaître presque tous les oiseaux par leur chant et s’orienter dans l’île en fonction de ces sons spécifiques. La série de Mark Mattock, Where rude boys never think to look raconte le voyage d’un père et de son fils dans la forêt à la recherche de rossignols. Son histoire porte sur la recherche de cet oiseau insaisissable, mais aussi sur l’observation et la photographie, et sur un rite de passage lié au repérage des oiseaux. La série Birds de Yohei Kichiraku raconte un autre voyage dans la forêt, où il a découpé les illustrations d’un atlas d’oiseaux, puis les a disposées et photographiées dans l’habitat naturel des oiseaux.
La série de Maria Sturm et Cemre Yesil For Bird’s Sake raconte l’histoire des oiseaux d’Istanbul et se concentre sur la relation entre elles et leurs oiseaux dans un environnement changeant, où la tradition de garder chez soi des oiseaux chanteurs pourrait bientôt disparaître. Enfin, la série Heartbeats in the Night de Lion Reindl explore l’histoire d’un perroquet, le Kakapo – devenu très rare en Nouvelle-Zélande – et raconte comment les protecteurs de la nature ont essayé de sauver les derniers spécimens.
Modern Ornithologies
24 mars – 23 avril 2017
Musée Pickford House
41 Friar Gate
Derby DE1 1DA
Royaume-Uni