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Estevan Oriol

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Los Angeles est suspendue aux confins d’un continent, dernière bande de terre avant l’océan Pacifique, qui l’absorbe et la berce sous ses vagues, évoquant par sa présence d’autres pays lointains. Los Angeles, à la croisée des chemins, où les gens vont et viennent, et reviennent et repartent. C’est la ville de tous les possibles, la vie à la frontière, dans un monde qui fut celui de l’Ouest sauvage, désormais rempli d’autoroutes et de béton, de bandes de gazon, d’espaces balisés et de territoires strictement délimités, d’hommes et de femmes qui l’arpentent en tous sens, un monde que peu connaissent et que beaucoup ne pourraient jamais découvrir si ce n’est grâce au travail du photographe Estevan Oriol.

En 1993, le père d’Oriol, Eriberto, lui-même photographe, donna à son fils un appareil quand il prit la route comme tour manager pour House of Pain. Il commença à prendre des photos du monde qu’il voyait, jour après jour. Oriol se rappelle avoir d’abord trouvé cela étrange. « La plupart des gens avec des appareils sont des paparazzi ou des touristes. Ils les brandissent à n’importe quelle occasion. Je ne veux pas ressembler à cela. Même maintenant, je me sens bizarre lorsque je dois le sortir », révèle-t-il. 

Difficile de croire cela quand on regarde la sélection de clichés qu’il a choisie parmi ses archives pour élaborer LA Portraits, sa deuxième monographie publiée par l’éditeur Drago, basé à Rome. Son premier livre, LA Woman, sorti en 2009, mettait en scène des pin-ups inoubliables qui portaient l’accent sur la composante sexuelle de la ville ; il est désormais épuisé. Ce nouvel opus, qui pourrait être vu comme sa suite, est plutôt masculin. Sauvages, physiques et préparés pour la guerre, les soldats, dans les portraits d’Oriol, nous rappellent une époque et un cadre qui ont donné au drapeau américain son aura de légende. Ce sont eux, les hommes de Los Angeles, qui se battent tous les jours pour ses rues, dont les vies suivent un code strict, dont les secrets nous restent totalement inconnus quelle que soit la curiosité avec laquelle nous les scrutons ; ainsi des yeux tatoués à l’arrière du crâne chauve d’un membre de gang.

Ces yeux semblent fixer en contre-bas un énorme tatouage qui couvre tout le dos de cet homme, celui d’une fille ne portant rien d’autre qu’un porte-jarretelles, ses mains couvrant à peine sa poitrine. Elle a des ailes et ses ailes la portent au-dessus des immeubles et des voitures, et sous cette femme on peut lire la légende : City of Angels. Il faut toujours savoir où l’on se trouve.

Les photographies d’Oriol nous l’indiquent justement ; elles nous emmènent en voyage, un voyage inoubliable vers un autre temps, un autre lieu, où des garçons devenant des hommes se rendent chez des tatoueurs pour chercher leurs peintures de guerre.

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LIVRE
LA Portraits, Estevan Oriol
Editions: Dago (novembre 2013)
Couverture rigide : 136 pages
Anglais
ISBN-10: 8888493891

https://www.dragolab.com/shop/hardcover/la-portraits/
http://www.estevanoriol.com
http://missrosen.wordpress.com

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