Je suis stupide. J’ai donné comme auteur d’une photo étonnante montrée à Paris Photo 2024 le nom d’un peintre belge mort en 1949 : James Ensor.
Cette étonnante photographie intitulée The Seventh Seal est en fait de Bart Ramakers.
Pour me faire pardonner voici un portfolio de son travail; ainsi qu’un texte décrivant sa démarche photographique.
Jean-Jacques Naudet
Bart Ramakers et son équipe artistique sont une force créative à part entière. En tant que conteurs, ils donnent vie à des interprétations modernes de thèmes mythologiques anciens à travers des scènes photographiques qui portent souvent des significations doubles et des clins d’œil subtils. Aux côtés de sa partenaire Sofie Baert et de leur équipe dévouée de stylistes, de maquilleurs et de mannequins, ils forment une famille soudée. Bien qu’ils s’aventurent parfois dans la vidéo et la sculpture, ils reviennent toujours à la plaque sensible de la photographie, où ils explorent le clair-obscur et la théâtralité.
Ramakers réinterprète les thèmes mythologiques et religieux classiques à travers le prisme des enjeux contemporains tels que les questions de genre, le changement climatique et l’inégalité sociale. Son travail fait souvent référence à l’histoire de l’art, mais met constamment l’accent sur ce qui nous unit tous : notre humanité partagée, la connexion et la solidarité. Il vise à relier les individus par son art, favorisant un sentiment de communauté et insufflant à ses créations un humour belge distinctif.
Mark Rothko et Adolph Gottlieb ont un jour affirmé : « Le monde de l’imagination est libre et violemment opposé à la raison », et c’est précisément ce monde que Ramakers cherche à nous aider à reconnecter : un domaine où tout ce que l’on peut imaginer est réel et où nous sommes libérés de normes répressives, de contraintes morales et de vues puritaines, nous permettant de découvrir notre véritable identité.
Bart a exposé son travail des centaines de fois tant sur le plan national qu’international et a publié plusieurs livres. Récemment, lui et son équipe artistique se sont penchés sur des questions profondes concernant les origines de la vie, la condition humaine et le débat ancien entre libre arbitre et destin.
Chaque projet est préparé comme une pièce de théâtre ou un film. De l’idée initiale au résultat final, la collaboration est primordiale, d’abord avec la responsable de production Sofie Baert pour le choix des modèles et des collaborateurs, des accessoires, des costumes et du lieu. Tim Buelens et Marc Smeets sont des valeurs sûres pour l’éclairage et l’assistance numérique. Le Phase One de 100 MP est connecté à un iMac de 27” afin que les moindres détails soient remarqués pendant la séance photo, ce qui n’est pas un luxe lorsqu’on travaille avec cinq modèles ou plus. L’objectif Schneider-Kreuznach 80 mm est leur objectif fétiche, et pour l’éclairage, ils jurent par les têtes de flash Elinchrom, généralement avec des barn doors ou des boîtes à lumière pour utiliser la lumière de manière aussi précise et ciblée que possible. Les accessoires sont collectés auprès d’antiquaires et de brocanteurs amis, les fonds sont imprimés… aucun effort n’est trop grand pour créer l’image. Pour leurs modèles, maquilleurs, stylistes et décorateurs, Sofie et Bart puisent dans leur réseau selon le défi, qui est devenu presque une famille, car les séances photo prennent toute une journée, avec des repas partagés et des histoires échangées. Pas étonnant qu’il y ait une grande confiance et que les modèles mettent volontiers un peu plus dans leur performance, leur propre contribution artistique personelle, rendant le résultat final d’autant plus magique. Bart Ramakers : « Ce n’est que lorsque tout est préparé dans les moindres détails que je peux me concentrer sur l’imprévu pendant le tournage, sur ce petit plus qui fait que le résultat final dépasse même mes attentes. »
Le Septième Sceau Le Septième Sceau est une nouvelle oeuvre qui a été montré pour la première fois à Paris Photo 2024 et qui a attiré beaucoup d’attention et d’admiration depuis. Une surfeuse sportive est confrontée avec Ingmar Bergman, la Danse Macabre de Hans Holbein et les archétypes du Tarot. Ramakers cherche dans ses différents projets des réponses aux défis de notre société complexe et chaotique. Avec un mélange de beauté et d’humour, il réinterprète des fables et des mythes classiques dans sa quête de nouvelles significations et relations. Là où se croisent le temporaire et l’éternel, le sensitif et l’insaisissable, où se confrontent le rêve et la réalité, Ramakers façonne ses paraboles d’espoir, de réconfort et d’amour.
Bart Ramakers est représenté par la Galerie P. Oostende, la Galerie Jos Depypere à Kuurne et la Galerie Baudoin Lebon à Clairefontaine-en-Yvelines.