Il s’appelle Jean Charles Blanc. Son livre a pour titre : Fermé le dimanche. Il est publié aux éditions à la sauvette. Il a accompagné ses images de ce texte :
Piéton de Paris, combien de fois j’ai eu le projet de faire des petits « croquis » parisiens. Mais mes tentatives photographiques me laissaient toujours insatisfait. J’eus l’idée de photographier une rue. Non pas façon Ed Ruscha, mais une rue chargée d’histoires, d’aventures, de rêveries. Paris étant une réunion de villages, chaque village a sa Grande Rue. Laquelle choisir ?
Je peux dire aujourd’hui que la découverte de Storyville Portraits sur les prostituées de la Nouvelle Orléans réalisés par E.J. Bellocq en 1912, m’incita à retourner flâner dans le quartier des Halles quelques dix années après sa destruction.
Une des plus vieilles rues de Paris d’un quartier mythique, célébré par le cinéma, la littérature, la photo et la presse populaire vivait sa métamorphose. Une fois le trou des Halles rebouché, le plateau Beaubourg devenu musée, la rue Saint Denis de mes années lycéennes faisait peau neuve.
Les Halles n’étant plus, les nuits avaient perdu de leur festivité. Pour l’œil du photographe, l’ambiance diurne de la rue y était tout autant fébrile. La coexistence de commerces les plus divers créait une atmosphère unique en son genre. J‘ai voulu restituer cet air parisien. Avec ses bruits et ses odeurs.
Seul un appareil discret et automatique me permit de faire des images à la sauvette, à la volée, sans être vu par les « belles de jour » qui n’aiment pas se faire prendre en photo sur leur lieu de travail.
A plusieurs reprises au début des années 80 , l’appareil dans le creux de la main, el rectangulo en la mano comme dit Sergio Larrain, j’ai « croqué » au jugé tel le dessinateur traçant ses traits de crayon en observant le modèle sans regarder le papier
Une foi révélées, les images créaient des surprises. Une fois le tri achevé, rester à élaborer une continuité de vues pour recréer la promenade du piéton et l’agitation de la rue.
Avec Fermé le Dimanche, c’est un peu de la mémoire d’un Paris ici conservé.
D’un Paris, où comme l’écrit Eric Hazan, il n’y a pas de pas perdus.
Jean Charles Blanc
Fermé le Dimanche – un livre de Jean Charles Blanc
éditions à la sauvette
Tirage 250 exemplaires (30€)
dont 30 exemplaires dans un coffret avec un tirage argentique numéroté et signé (95€)
En vente dans quelques librairies parisiennes : la Nouvelle Chambre claire, Plac’art, La Maison européenne de la photo, Un regard moderne ou chez l’éditeur.
https://la-chambre-claire.fr/livre/jean-charles-blanc-ferme-le-dimanche-standard/
https://placartphoto.com/book/3404/ferm%C3%A9_le_dimanche_(signed)-jean_charles_blanc
Jean Charles Blanc
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