En 1985, je suis revenu en Argentine avec ma famille.
Au cours de la première moitié de la décennie, j’ai poursuivi mes travaux pour Sygma. J’avais néanmoins l’impression d’être coincé dans un cercle fermé, faisant la même image encore et encore. La sensation que je me répétais et que je tournais dans un mode «sans danger»: j’étais suffisamment professionnel pour livrer ce que l’on attendait de moi mais n’allais pas au-delà de cela.
En 1996, j’ai alors décidé d’accepter le poste de directeur de la photographie chez Clarin, le journal argentin. J’ai complètement réorganisé le département photo, en intégrant des éditeurs photos – principalement des femmes -, en modifiant l’orientation du rôle de la photographie dans la salle de rédaction, en générant des projets depuis le département photo pour le reste du journal et des magazines sous ma direction. C’était une période exaltante où j’ai appris et compris le rôle crucial de l’éditeur photos dans le processus de photojournalisme.
Le summum de cette aventure a probablement été le livre que nous avons élaboré pour célébrer l’arrivée du nouveau millénaire. Nous avons essayé de préserver pour les générations futures les images des personnes qui franchissaient cette frontière avec des images de groupe représentant les groupes les plus diversifiés d’Argentins. C’était un projet unique, que le journal a adopté et offert en cadeau à ses lecteurs. Le livre a été tiré à 1.500.000 exemplaires! (voir photo de l’opéra Colon)
Diego Goldberg